2009-06-13

le bilan

Je pars dans quelques heures. Un bilan de mon voyage (17 septembre au 14 juin) à Paris s'impose. (attention, ça reste un bilan surréaliste... ou non)

- J'ai assisté à près de 200 heures de cours (j'exclue les heures de séminaires et de conférences), j'ai donc presque doublé le nombre d'heures recommandées pour la scolarité doctorale française, en une seule année (ils demandes 120 heures dans tout le doctorat). J'ai été (et je serai) absent quelques fois en raison de mes absences au pays.
- J'ai presque publié un livre (en cours... en cours...)
- Je codirige deux numéros de revue (en cours... en cours...)
- J'ai rédigé un article et demi (en cours... en cours...)
- J'ai organisé deux colloques.
- J'ai donné deux conférences (bon, je sais, c'est un peu looser mon affaire, comme si je ne pouvais pas présenter dans un colloque que je n'ai pas organisé... Mais on a eu tellement de financements dans les deux projets, que je me dis que c'est bien... quand même...)
- J'ai un compte-rendu de lecture en branle...
- J'ai maintenu en vie (moins vers la fin, mais quand même) un blog assez visité (du moins, je crois) en composant 141 posts (pas tous publiés et pas tous composé par moi) de longueurs variables (aucun mot à 10 pages), sans compter ceux supprimés et ceux que j'ai composé dans ma tête sans les accoucher.
- J'ai reçu je ne sais pas combien de commentaires, mais j'en ai reçu beaucoup... (en fait, j'aurais voulu faire le décompte des commentaires et évaluer qui en a écrit combien... mais je trouvais la job trop dolanienne pour simplement montrer que Patrick en a écrit plus, notamment car il signait sur un nouveau message, que Catherine m'avait envoyer le plus de becs et que Mathieu m'avait le plus envoyé chier)...
- Je me suis fait plusieurs contacts professionnels, 64 nouveaux amis Facebook et des amis sincères
- J'ai reçu beaucoup d'invités, mais si je compare ma productivité en heures investies en hospitalité à celle de Sabrina et Guillaume, j'ai tellement l'air minable...
- Je suis resté stable en poids, ce qui est décevant étant donné ma progression dans le premier trimestre.
- Je ne suis pas totalement ruiné et il m'est resté quelques sous pour m'acheter deux bouteilles de Champagne (Mumm et Ruinart, quand même) une pelle à tarte Pylones et du chocolat aux amandes caramélisées à la pointe de sel...
- J'ai visité (et plusieurs fois les principales attractions de Paris. Lors d'une visite ultérieure, je devrai essayer pour un voyage total : les buttes Chaumont, le château de Versailles, la Conciergerie, la Sainte-Chapelle, et... enfin. Sinon, j'aurai aussi visité Berlin, Budapest, Cheverny, Chambord et Lyon.
- J'ai dû boire autour de 100 litres d'alcool, dont une proportion étonnante de Bordeaux Chateau Lataste et de Gin-7up...
- J'ai mangé autour de 24 grandes soupes tonkinoises au boeuf saignant (avec ou sans supplément de viandes) au Pho 14.
- J'ai été voir 4 films au cinéma et écouté quelques séries, mais je n'ai pas encore écouté Jesus Camp et n'ai donc pas atteint mon seul objectif... Pour compenser, j'ai pleuré comme un con devant une usine islandaise désaffectée dans le docu-spectacle sur la tournée de Sigur Ros.
- J'ai poké 211 fois Mathilde et commenté davantage de statuts de mes amis Facebook.
- J'ai chiqué 814 menthos et perdu une dent.
- J'ai fumé autour de 25 allumettes.
- J'ai vu Noémi faire 19 arabesques et chanter 48 fois "Y'a trop d'beaux gars".
- J'ai dit "Toot" à Julie P. 29 fois.
- J'ai mangé 78 fois des pâtes avec une canne de sauce à la cuisine du 3 et davantage de Bounty sur le chemin de l'école.
- J'ai pilé 5 fois sur de la merde de chien et vomit qu'une seule fois dans la chambre des parents de Vincent Auzas.
- J'ai parlé à mon chum à presque tous les jours.
- J'ai sacré après 8 gitanes, mais espère avoir conjuré le mauvais sort en donnant 2 euros à l'une d'elle aujourd'hui même.
- J'ai passé 2 boîtes de lessive et 7 pots de miel, mais je n'ai pas passé au travers de mes pots de ketchup, de mayonnaise et de confiture au figue.
- J'ai eu envie de crier "Salope !" de nombreuses fois et pas toujours de manière justifiée.
- Je n'ai pas travaillé concrètement sur ma thèse, mais j'ai pris autour de 350 pages de notes pour m'aider à le faire.
- J'ai volé un stylo, un livre (à Vincent) et du poivre noir, mais me suis fait voler 2 ouvres-bouteilles (dont un Laguiole), 2 verres de Nutella, 4 fourchettes, 2 couteaux, un bol-assiette, du poivre 4 couleurs, deux éponges, une bouteille de savon à vaisselle et sans doute plusieurs autres trucs. Pourtant, je persiste à me sentir coupable pour les vols que j'ai commis.
- Je n'ai jamais réussi à retirer l'enveloppe usagée de condom de la craque de mon lit. J'ai cependant ajouté à l'inventaire pour le prochain résident : un stylo (celui que j'ai volé), un paquet de gomme, un bouchon de bouteille de vin et une boîte vide de Mikado (celle là, je suis sûr que je peux l'atteindre, mais je trouve que ca fait de la bonne pub pour cette collation exceptionnelle.) Sémiotiquement, ces reliques résument étrangement bien mon séjour... (En ce qui a trait le condom, je tiens à spécifier que je le prends dans le sens "vide" et non pas "usagé"...)

Il faut cependant spécifier que le réel succès de mon bilan réside dans une valeur profondément qualitative. Je remercie Julie P. pour cette conclusion : ce sont mes épreuves de mises à distance qui m'ont réellement fait grandir. Comme quoi, flâner, c'est s'émanciper.

2009-06-10

Les mensonges de Jocelyn

Voici le post de Mathieu, cousu d'odieux mensonges, qui confirment l'adage "donne du tartare de boeuf à ton cochon et il va aller chier dans le WTC"... :

Comme à chaque fois que quelqu’un le visite, Jocelyn exige un post pour son blog. Voici le mien. J’ai décidé de dénombrer et d’expliquer les plus grands mensonges et exagérations de Jocelyn lors de notre escapade à Paris. Les voici :
1. Les Parisiens sont chiants :
Après plusieurs jours à côtoyer les fameux Parisiens, nous n’avons pas pu utiliser la moue que nous avions tellement pratiquée. Effectivement, Jocelyn nous explique maintenant depuis un an que la moue est essentielle afin de survivre à Paris. Que Nenni! Des préposés à l’information du métro aux serveurs dans les restaurants, tous ont été aidant, compréhensif et je dirais même… aimable!

Vous voulez voir des employés absolument écœurés de fréquenter des touristes, je vous conseille une visite au mont St-Michel. C’est abominable.

2. Il n’y a pas de joggeurs à Paris :
Lors de notre première journée de visite, Jocelyn affirme : «À Paris, il n’y a pas de joggeurs. Le jogging est une activité qui ne se pratique pas dans la ville, même que ceux qui osent faire du jogging font rire d’eux ». Calomnie! Après cette affirmation, Corinne et moi nous sommes amusés à compter le nombre de joggeurs que nous rencontrions : après une centaine, on s’est un peu tanné.

Jocelyn vous dira que la plupart des joggeurs sont autour de la cité universitaire, où sont logés une grande partie des étrangers. Faux! Quand tu vois des joggeurs à Châtelets-les-Halles, tu commences à être passablement éloigné de la cité u!

3. La station de métro Châtelets-les-Halles est surpeuplée et impossible à comprendre :
En parlant de la station Châtelets-les-Halles, Jocelyn, toujours à notre première journée de visite, nous affirme que cet endroit est horriblement occupé et qu’il est souvent difficile de s’y retrouver, surtout quand une foule gigantesque t’empêche de bien regarder les indications.

Nous arrivons à la station en question : pas un chat! Vide! On pouvait circuler sans problèmes, prendre tout le temps pour s’orienter. Jocelyn nous dit : «Vous êtes vraiment chanceux, à l’heure de pointe, c’est mongol!». Quelques jours plus tard, à l’heure de pointe, nous nous dirigeons vers Châtelets. Jocelyn, avec un brin de panique dans les yeux, nous regarde en disant «maintenant, faite attention et suivez-moi bien, il va y avoir du monde!».
Les portes ouvrent et quelle surprise, quelques personnes attendent paisiblement le métro, aucune bousculade, ce n’est à peine si je frôle quelques passants. Jocelyn Gad.bois, vous êtes un sacré menteur!

4. L’institut du monde arabe est magnifique le soir :
Un soir, Jocelyn nous guide vers l’Institut du monde arabe qui, selon lui, est un bijou de l’architecture et est particulièrement beau le soir.

Nous arrivons pour découvrir que les lumières sont éteintes. Ce que nous voyons est un édifice de verre bien normal. Je commence à croire qu’il n’y avait même pas de lumière le soir, que le tout est un incroyable subterfuge.

5. La bouffe à Paris est immonde :
Pendant l’ensemble de notre séjour à Paris, Jocelyn nous martelait sans cesse que la nourriture de Paris est infecte, qu’il faut aller à Lyon pour découvrir la vraie cuisine française.

Nous avons déjeuné, dîner et souper au resto pendant l’ensemble de notre séjour et tous les repas fut délicieux. Du «Cochon à l’oreille» à «l’Arôme» sans oublier «le Tambour», le «Clou de Paris», le «Pho 14» et «Paul», chaque repas fut exquis, des exemples parfaits du niveau exemplaire de l’art gastronomique typiquement français.

Il reste que l’ensemble des restos fut des suggestions de Jocelyn qui nous guida afin d’éviter les établissements de moins bon goût.

Tout de même, FABULATIONS! Nous n’avons pas eu de mauvaise expérience culinaire à Paris, donc nous pouvons affirmer sans exagération que Jocelyn est l’incarnation du mensonge, je l’affirme haut et fort, les restaurants de Paris sont excellents.

6. Il y a tellement de monde au Pho 14 le midi qu’il est impossible d’avoir une place assise :
À notre dernière journée de visite, Jocelyn nous apporte à la soupe Tonki. Il nous avertit : «Habituellement à cette heure, il y a une ligne d’attente qui se rend jusqu’au coin de la rue ». Vous pouvez deviner la suite : aucune ligne, le resto est presque vide (à l’exception de la terrasse) et la nourriture fut excellente (voir mensonge précédent).

En plus, le Pho 14 a, selon Jocelyn, la fâcheuse réputation d’accueillir des enfants laids. Tout le contraire, pendant notre repas une famille avec un petit bébé tout joufflu sont venu s’assoir près de nous. Comme disait si bien Gerry Boulet, Jocelyn nous a monté un beau grand bateau!

7. Jocelyn a de la classe :
Finalement, avec ces grandes études universitaires, ses colloques et ses nains de jardins, Jocelyn prétend avoir de la classe. Quelques heures avant de prendre notre avion, nous nous retrouvons à une fête de la MEC. Nous arrivons vers 22h30, soit après le souper. Jocelyn a pris quelques verres, il est jovial.
Plus la soirée avance, plus les inhibitions de Jocelyn se relâchent. À un certain moment, il se retrouve avec deux superbes femmes sur ses genoux, assez pour faire crier de jalousie ses amis hétérosexuels.
Quelques heures plus tard et après plusieurs rhum and coke, Jocelyn nous interpelle :
- «J’ai foncé dans la porte patio avec mon drink en pensant qu’elle était ouverte!»
Je lui demande, «est-ce que quelqu’un t’as vu?»
- «Non!»
Je lui rétorque «ben ta gueule, dis-le pas à personne, c’est mieux comme ça!»
- «C’est pas grave, ch’ui chaud pis on s’en câlisse!»

Bravo Monsieur Gad.bois, je m’efforcerai à vous rappeler cette histoire gênante, et ce, pour le reste de votre vie.

Il est aussi intéressant de mentionner que pendant la fête, Jocelyn s’est étendu de tout son long sur la piste de danse. Ce n’était pas intentionnel. Je n’ai malheureusement pas été un témoin visuel de la scène (j’ai un faible penchant humoristique pour les gens qui tombent!), c’est Jocelyn qui me l’a répété 3 fois en quinze minutes.

La touche finale, lorsque Corinne et moi étions sur notre départ à 3h du matin pour prendre notre avion, Jocelyn m’a dit qu’il m’aimait bien et que j’étais un «ben bon gars». Jocelyn était officiellement saoul mort.

À regret, je n’étais pas là pour voir la fin du party. Le post de Jo sur la mort de son adolescence me donne une bonne idée du reste de la nuit.

Malgré ses mensonges odieux, notre voyage à Paris n’aurait pas été le même sans l’aide de Jocelyn. Grâce à lui, nous sommes restés éveillés pendant 33 heures lors de notre arrivée à force de déambuler dans la ville, ce qui nous a permis de définitivement briser notre décalage horaire.
Merci de nous avoir suivis partout et de nous avoir fait découvrir ta vision de Paris.

Malgré tes mensonges, tu avais bien raison pour un truc, les gitanes sont réellement haïssables!

2009-06-04

la prophétie

Je viens de terminer mon cours sur le paradigme des derniers (cours de mon directeur)... Il ne me reste que deux cours de magie à faire, une conférence à donner et une entrevue à mener.
Je vous le dis, la fin approche.
En"fin", je ne finirai pas le cours, car je rate, ironiquement, le dernier... C'est génial, car en ne finissant pas le cours, je laisse la fin planer... comme si elle n'existait pas, et le sujet du séminaire me hantera... Mon cours de magie aussi... Donc je reviendrai avec de nouvelles hantises scientifiques : je chercherai, dans mes travaux, à clore en vain le cours...
Mais cette fin coïncide aussi avec la fin de mon voyage et par conséquent la fin de mon blog. Me voilà depuis quelques semaines à ne rien faire d'autres que travailler et je n'ai rien à dire (quoique Mathieu, Corinne, Dorothée et Émilie sont en dettes d'un post chacun... je rejette donc le blâme sur eux).
Ce sera la fin du surréalisme et le retour à la réalité.
Ce sera la fin de mon blog, avec mes salutations distinguées.
Ce sera la fin d'un monde que l'on scellera avec un ruban doré...
L'histoire se repliera sur elle-même et s'achèvera, dramatiquement ou non.
Contrairement aux blogs de maman, ce projet aura une fin, et mourra avant moi. C'est lui qui se sera prolongé en moi et non l'inverse.
Ça sera une fin heureuse, pour moi.
Je vous l'annonce, la fin est proche et elle vous amènera avec moi. Ça sera aussi, du moins, je l'espère par pure prétention, votre fin.
Et je vous convierai, pas tous ensemble (je déteste mélanger des univers... ce sont les (al)chimistes qui s'amusent à faire ça), à de joyeuses funérailles.
La fin du blog approche, sans messes ni messies... Ca sera la fin, la fin d'un monde, heureux d'avoir existé, qui s'effacera sans traces. Il s'évapora d'avoir toucher à ses ambitions : n'avoir relaté que des moments de flâneries, et ses autres kétaineries...