2008-12-21

la valise

Je fais ma valise... J'arrive... J'ai tellement hâte

2008-12-19

la sonnette

Je suis allé chez Sabrina et Guillaume. Sabrina m'avait invité la veille en me laissant un message précipité d'une cabine téléphonique... Bref, tout pour ajouter du suspense à leur expérience migratoire... À défaut d'avoir du suspense dans d'autres dossiers, j'imagine que Sabri avait envie de vivre dangereusement... Vous vous imaginez, si je n'avais pas eu le message ? Et si j'avais été occupé ? ou perdu à Châtelet-Les Halles (station balnéaire) ? Et si j'étais moi aussi privé de téléphone et d'Internet pendant une semaine ? Heureusement pour elle (Guillaume travaillait), j'ai attrapé l'invitation au vol et l'accepta, sans toutefois confirmer... Enfin, j'allais confirmer par ma présence... 

Alors je me lève (premier défi relevé) et parti tôt, par un beau vendredi chaud et ensoleillé... Décembre, je fais le plein de Paris avant mon départ. J'arrive sur Aboukir, une petite rue peu passante vers 11h15

Mais arrivé à la porte, Ô surprise, le code ne marche pas... Que faire ? Refaire le code ? Non... Ça ne marche pas... Pourtant, une lumière verte allume quand je fais le code... Étrange... Je recommence... Toujours pas. Je ne dois pas appuyer assez fort sur la porte... Non... Non plus... Ha, Sabrina m'avait averti que ce n'était pas toujours un franc succès ce système de porte... Je vais sonner... J'attends... J'attends toujours... Je resonne... Je suis patient... J'aurais dû amener mon iPod, cette situation est ennuyeuse... Je sonne encore. Y a-t-il quelqu'un pour m'ouvrir ? Je recommence à essayer d'ouvrir la porte par moi-même. J'essaie d'autres codes, la lumière verte n'apparaît pas. Normal. Je sonne. C'est long. Pourtant, j'entends un déclic quand je réussis le code... Mais ça ne marche pas. "Ça ne marche pas" comme dirait Louis-José Houde. Je souris de la situation embêtante... Quelqu'un finira sûrement par venir m'ouvrir. Je sonne... Réessaie le code, au cas... C'est embêtant, je ne peux pas appeler Sabrina, elle n'a pas de téléphone... Mais de toute façon, je n'ai pas de cellulaire et ça serait trop con d'aller à la cabine si près de la porte...

Mais c'est long... Je me recule pour voir si je peux espérer que Sabrina regarde par la fenêtre... Mais non, son logement donne sur la cour intérieur... de l'autre côté du portique... Je sonne. À quoi sert cette sonnette ? Je sonne, essaie le code. Non, mais pourquoi barre-t-il ce portique s'il y a anyway une autre porte à l'intérieur, aussi barrée... C'est pour s'assurer d'avoir un logement "loin des pauvres" comme la table du Coconut Grill Club ? 

Ha on dirait la voix de Célia... Mais c'est elle ! Avec la fille du ministère ! Salut salut ! Comme c'est étrange de vous rencontrer comme ça, dans cette rue improbable et résidentielle dans un quartier non touristique pendant que je suis pris dans une situation tellement absurde...  Je suis embarré dehors, mais mon amie m'attend (peut-être) en dedans... Habituellement, le hasard m'aime bien, mais là... On rigole de la situation et elles quittent. Il doit être 11h45.

Bon, là, je ne rigole plus. Je sonne de manière agressive et ce, en sachant très bien que cette sonnette ne sert à rien. Non, mais quelle idée absurde de mettre une sonnette en parure ! C'est vraiment juste pour "pusher le button"... Calvaire ! C'est absurde, d'autant plus absurde qu'à chaque fois que j'enfonce le bouton, je sens une dose de frustration monter en moi. Je me sens comme un chien de Pavlov, qui prends sa dose de colère. C'est comme si je devenais la porte, et me détruisait pour mieux me satisfaire de son absurdité. Et je ne fais plus le code, je varge dans la porte. 

Bon, je me resaisis et rassemble le reste de ma patience (que je croyais pourtant infinie). Je vais cogner chez Body minute pour savoir s'ils ont le numéro de la propriétaire de l'immeuble, question de "m'entretenir" avec elle... En fait, je ne voulais pas tant lui demander de venir m'ouvrir que lui demander : "Hey l'épaisse ! C'est quoi l'idée de mettre les sonnettes d'appartement derrière une porte barrée, et c'est quoi l'idée de mettre un code si on peut juste ouvrir la porte avec une clef ! Épaisse ! I say : "Problème de sens !", je suis tout seul à comprendre qu'il y a un problème ? Tu veux tu que j'aille te le montrer de près, ton problème de sens ?" Mais bon, je n'ai pas eu le plaisir de lui demander, car l'épaisse au comptoir s'est amusé de mon accent. Don't push the button fille, tu serais surprise à quel point je suis capable de te faire sonner en ce moment. 

"Mademoiselle, je veux simplement savoir si vous pouvez rejoindre la propriétaire de cette immeuble. Elle habite ici."

Elle est resté stupide alors j'ai quitté sans politesse.   

Il doit être autour de 12h10. J'ai opté pour une nouvelle stratégie : attendre jusqu'à 13h00 la sortie quotidienne de Sabrina... Je ne savais même plus si je voulais entrer ou simplement péter la porte à coups de hache... m'infiltrer la tête et dire, comme Jack Nicholson dans The Shining : "Here's Johnny !"

Cinq minute de déchirante hésitation (quoique je n'avais pas de hache), et une locataire se pointa... Je l'ai vraiment tassé, et je suis entré.  

2008-12-18

le soutien

Le soutien est constamment multidimensionnel... Les réseaux sont un tissus de relations complexes, qui se soutiennent les unes aux autres pour former un noeud (non pas coulant mais) qui nous rend toujours plus solide. Et dans cette perspective, la solitude semble une aberration. Car soutenus, nous ne nous sentons jamais seuls.  

Au métro ce matin, il y avait une pauvre femme qui criait "arrêtez-le ! arrêtez-le quelqu'un !" Le problème, c'est que personne n'a réalisé d'une part qu'il s'agissait bel et bien d'un appel au secours... Un vrai, comme au cinéma... J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un pick pocket pris en flagrant délit. Les passants (je m'inclus dans la catégorie) restaient bêtes, ne sachant pas si c'était vrai et qui il fallait arrêter ; le voleur a eu l'intelligence de ne pas courir, donc dans la foule, nous étions confondus. Je crois que j'ai compris qui était le coupable (il avait l'air nerveux et surveillait le comportement des autres, mais pas de la même façon, il était prêt à prendre la poudre d'escampette au moindre mouvement brusque), mais je ne sais pas, je n'ai pas soutenu la pauvre dame. J'étais là, à poursuivre mon chemin, à me cacher derrière mon iPod (l'air de dire : "je n'ai rien entendu") qui me chantait "Your pants fall to the ground, they're filled with guilty rocks... guilty rocks". Je suis resté bête et lâche, comme la foule... Je ne suis pas un héros... Le soutien ne s'offre pas gratuitement en ville... Le prix à payer ne vaut parfois pas la (fière) chandelle.   

Je prenais le métro, car je m'en allais soutenir une étudiante de mon labo qui soutenait sa thèse de doctorat. Brillante thèse qui lui a valu les félicitations du jury à l'unanimité (plus haute distinction). Là, il y avait plusieurs de ses collègues, amis et membres de sa famille qui étaient également venus la soutenir... C'est en effet un épreuve (quoique celle-ci était plutôt fastoche... quand les membres n'ont pas de réelles critiques à formuler...), épreuve qui nécessite un soutien... C'est quand même le poids de quatre années de travail que l'on doit tenir à l'arrachée, comme ça, pendant près de 4 heures, sans trembler... Et je dirai, qu'après aussi longtemps assis (je mens, il y a eu une pause... étrange n'est-ce pas ?), on a de la difficulté à nous soutenir nous-mêmes... 

Le verdict du jury est vraiment un moment solennel : il faut rester debout... On se sent comme à la cour ! Le destin d'un individu est joué... L'étudiante a eu la mention très honorable avec les félicitations du jury à l'unanimité... Le soutien ne tient plus, tout le monde se relâche... Là, on boit (hey oui !) du champagne (comme Discobitch) et bouffe des macarons fait maison sur le bras de la nouvelle Ph.D. 

Parenthèse
En fait, c'est un peu con comme pratique, et je me demande, si ça ne passe pas, si le doctorant repars avec ses bouteilles... Moi je débloque tellement un gros budget quand ça sera mon tour (bon, à celui-ci, il y avait 6 ou 7 bouteilles de champagne... deux verres et j'étais bien chaud), traiteur frais-chier et bouteilles de whatever... Au pire, je demanderai un soutien financier...
Fin de la parenthèse

Durant le cocktail, mon directeur français (il était sur le jury) m'a proposé de compléter mon post "Ti-Claude" avec lui... Si vous n'avez rien à faire et voulez me soutenir (ne serait-ce que pour lire la suite), ramassez-moi le plus de documentations possibles au sujet de la fête de Claude Lévi-Strauss (colloques, émissions spéciales, articles de journaux, événements, spectacles au Centre Bell, etc.)... 

Durant ce même cocktail, mon directeur québécois s'est fait apostropher par un illuminé promoteur d'une radio en ligne... radio en ligne chrétienne... chrétienne et libérale... qui a aussi une maison d'édition... d'extrême-droite... J'ai tellement étouffé un fou rire pendant que Célia quittait le navire lâchement avec grâce et humour. L'homme - dont je tairai par respect le pourquoi de sa présence - lui demandait son soutien intellectuel. Toute la gestuelle de Laurier, de nature assez bruyante, criait à l'inconfort. Van Troi Tran et moi, qui attendions notre tour de parole, hésitions à lui donner, appréciant la scène des plus cocasses. Nous attendions, le sourire aux lèvres... Lorsqu'il nous décrocha un regard, et vit notre (enfin, mon, je ne sais pas si Van Troi Tran avait autant de plaisir que moi) grand sourire, Laurier comprit que nous le soutenions et qu'il avait par conséquent une porte de sortie. Cela a eu pour effet de le détendre, et il s'amusa même de la situation. Il se mit à poser des questions complètement ridicules sur une potentielle programmation mensuelle sur le patrimoine immatériel... 

Je ne sais plus comment la situation délicate s'est terminée (l'homme s'est dirigé du côté de Dominique Poulot je crois), mais bref, j'ai piqué le droit de parole de Van Troi Tran. Désolé, mais le doc, sous Laurier, c'est la loi de la jungle et il n'y a aucun soutien qui tienne...

Après une suite de soutiens professionnels, je suis retourné, affamé, à la MEC. Là m'attendait Julie P. On a discuté et en sachant que j'allais parlé, sur mon blog, de soutien, elle m'a demandé si j'allais parlé de soutiens-gorges. Je ne sais pas... Peut-être, je ne sais pas... Qu'est-ce que je peux dire sur ça ? (Si je fais rimer soutien-gorge avec rouge-gorge, est-ce que ça compte ou c'est considéré comme de la triche ?) 

Où est passé Sagui ?

Je commence à être inquiet... Je n'ai pas de nouvelles de Sabrina et Guillaume depuis une semaine... Soit je suis vraiment insupportable et ils filtrent leurs appels, soit ils sont devenus soudainement Parisiens et snobent les pauvres obèses habitant la Cité U, soit ils sont enterrés sous une tonne de stock qu'ils ont ramené du Canada, soit ils ont pris l'avion pour une destination professionnelle tendance (genre Moscou, Berlin, Copenhague), soit ils se sont écoeurés de faire la moue, alors ils ont levé les pattes en oubliant de m'avertir, soit ils ont été pris en otage et sont ligotés depuis plusieurs jours dans leur magnifique logement, soit ils passent leurs longues journées à se faire dorloter au Body Minute juste en bas de chez eux, soit ils sont completement perdus depuis plusieurs jours à Chatelet-Les Halles (station balnéaire), soit ils avaient la difficile mission d'aller chercher le laisser-passer A38 ou des cintres, ou pire les deux, soit avec leur chance légendaire ils ont juste frapper une compagnie de téléphonie/Internet de merde qui leur a coupé le service pendant une semaine... 
Mais si ça ne se règle pas, à partir de quand je préviens les autorités ? Et c est quoi le numéro du 911 en France ?

2008-12-15

Réponse

Je félicite tous les répondants (sauf Vin.cent Au.zas qui a écrit vraiment n'importe quoi, mais le pauvre vient de découvrir la fonction "commentaire" alors il ne faut pas trop lui en demander... il faut comprendre que c'est un historien...). Je féliciterai Mélissa (qui a eu A+ à son examen doctoral) qui a obtenu la bonne réponse et aussi Patrick qui a eu l'excellente idée de copier sur lui... Je féciliterai les autres concurrentes qui m'ont pensé plus intelligent que je le suis... Et non Catherine, ce n'était pas Utaka ! (Quoique au party de Noël, il était tellement saoul que je ne sais pas comment il a fait pour aller à sa chambre...) 

Voici quelques explications :

1. "Si la France a ses rillettes, son foie gras, ses crêpes Suzette, la Belgique a ses gaufrettes et Milan son Escalope..." En Amérique, on a les inimitables hot dogs... Ici, même les "Authentiques hot dogs à l'américaines" du Dogs sur Saint-Denis (Paris) sont à vomir... S'il y a un terme pour le mauvais vin et café américain, on devrait leur inventer un terme que l'on pourrait leur lancer à la figure pour qualifier à quel point leurs hots dogs sont mauvais... Du type : "Mais c'est de la barcounette ça !" Mais pas mauvais genre pour un vrai connaisseur comme Mathieu ou moi (qui ai travaillé un an et demi dans un Valentine), voire comme Sabrina qui s'y connait en grande gastronomie... Non non, mauvais pour tous les Américains. En fait, c'est une honte (une hooooonnnnte !) pour l'Amérique entière... First, je prends l'assiette classic dog deux saucisses... Surprise ! Il y a deux saucisses dans le même pain... Et les patates : des patates à déjeuner relevés avec des oignons... De fuck ? Deuxièmement : eurk, les saucisses sont jaunes ! Je n'ai pas mis de moutarde, elles sont seulement jaunes... Je me sentais dans Fear Factor quand j'ai pris ma première bouchée... Heureusement, le goût n'était que fade et cheap... Et le pain a des graines de sésame... De fuck ? Sabrina et moi on s'est rabattu sur notre litre de coca servi... dans un pichet... Je veux des vrais hot dogs maintenant ! 

2. Bien oui ! J'ai embrassé (sur la joue, on s'entend) le titulaire de cette chaire... En fait, je l'ai même cité ce type... Contexte : jeu de déballage de cadeaux de Noël de type échange de cadeau chinois, mais plus cool, j'ai pogné un 9 avec les dés... J'ai aussi pogné un 5... donc je suis sûr de ne jamais travailler pour lui... (je devais m'asseoir sur lui)... C'est en plein un genre de jeux qu'on pourrait jouer, genre un jour de l'an dans un chalet si tout le monde amène un cadeau de 5$...

3. Le cadeau que j'ai obtenu après plusieurs rondes : une belle carte faite main et un super bon paquet de biscuit... Je crois que j'ai quelques problèmes de refoulement émotif, car, après l'avoir reçu, je me suis isolé quelques minutes dans ma chambre avec ledit paquet et je me suis enfourné plusieurs biscuits dans la bouche assis en boule dans un coin en me balançant légèrement... Génial !    

4. Je suis surpris que Garde n'aie pas réagit ! La tour Eiffel en bleu !! Je suis allé mangé avec V.an T.roi T.ran et V.incent Au.zas des pâtes au champagne dans un resto hors de prix (14 Euros pour un micro-caquelon de pâtes trop grasses... Wow, que c'était bon) réputé pour service bête... Quand j'ai tourné le coin de la rue, je suis tombé sur cette vue :
**ly Fuck ! Mais bon, il faisait froid, alors je suis entré pour les attendre... La serveuse avait déjà une face pointue... Je lui demande si je peux les attendre à l'intérieur (je suis le seul client), et elle me dit : "Vous avez une réservation ?" Je suis un peu stupéfait... J'oublie de lui faire une moue et prend mon air de Canadien hésitant : "Je ne sais pas, peut-être..." 
- À quel nom ? me demanda-t-elle exaspéré
- "Peut-être V.an Tr.oi T.ran, ou c'est peut-être Vin.cent Au.zas qui a fait la réservation..."
Elle part... 
Je suis debout, dans une salle complètement vide, à ne pas savoir si on va daigner me laisser m'asseoir à une table pour manger un plat que je vais payer, et à fort prix... Je me trouve absurde d'être là... Après quelques instants, je décide de m'asseoir et me dit que si on m'en parle, je vais leur sortir ma grosse moue ou plutôt, ma moue des grandes occasions, en sortant moi-même du resto... quitte à manger un Quick burger...
Pendant mon attente (Vincent et Troi étaient évidemment en retard...), un autre serveur scan la salle vide et s'adresse à l'hôtesse en lui parlant visiblement de moi... Je ne comprends pas l'italien, mais je suis sûr qu'elle a dit qqc comme "nomi bizarro" ("Ce qui en italien signifie")... Je ne sais pas, ça jase, ça jase visiblement de moi et je ne comprends pas... J'ai envie de leur pousser un :
"Hey Tabarnak ! Tu sais tu qu'au Québec tu t'f'rais câlissé dewouare pour la moité de d'ça ?"
Qu'ils ne comprendraient pas plus...
Mais je me retiens (dans mes pensées, je vais... je vais et je viens...)
Mes hôtes arrivent... Et au lieu de les accueillir avec une formule de politesse, l'hôtesse leur demande s'ils ont réservés... Van Troi Tran trahit sa Canadianité en se courbant et en se tournant vers Vincent, comme pour demander secours... Vincent fait une power moue de real Parisien (il est né à Paris...) à l'Italienne et lui dit, l'air de dire "Sale conne, tu sais qui je suis ?" : "Bien sûr ! Vincent, Vin.cent Au.zas." (Comme Bond, James Bond...) et il donne son manteau au serveur qui était soudainement devenu "available", quoique pas très souriant... Les deux prennent place à la table que j'ai choisi par défaut... Soulagé, je lance :
"Ha, une chance que vous aviez réservé !"  
Et Vincent de me répondre : "Je n'ai pas réservé."

5. Tel quel. Mais la prochaine fois, je les guiderai vers le Pho 14...

6. Je m'ennuie de Brie-mon-chien-Brie ! Et c'est con, car elle se fiche éperduement de moi... Contrairement à mon chum... Je m'ennuie de lui, mais j'ai surtout la certitude que cette distance qui nous sépare conserve intacte tout l'amour que j'ai pour lui. Et ça le rend tellement précieux.  



2008-12-14

Détecteur de mensonges

Il y a une affirmation fausse :
1. J'ai trouvé des hot dogs à l'américaine près des Halles qui vont m'aider à prendre mon mal de hot dogs en patience.
2. J'ai embrassé le titulaire de la Chaire de recherche en études québécoises à la Sorbonne.
3. J'ai reçu une carte de voeux de Noël d'une Chinoise que je ne connais pas de nom.
4. J'ai pris une photo de la tour Eiffel en bleu.
5. Je vais manger dans un resto chinois ce soir avec Shenwen Li et Laurier Turgeon qui habitent tous deux à la MEC.
6. Je m'ennuie de Brie-mon-chien-Brie.

2008-12-13

l'inhumain

Je ne suis pas en état d'écrire (c'était le banquet de Noël à la MEC), mais c'est par désir de paraître mystérieux que je vous dirai :
l'inhumain a raison de celle des hommes chauds et des buffets froids.
Il hante la présence d'une solidarité en minant les chances de dialoguer.
Il est pervers et guète justement l'humain.
Patrick me rappelle (coïncidence ?) qu'il est en tension/dialectique avec l'activité scientifique...
L'inhumain veille à nous obliger à notre rôle d'humain...
Car on peut en déroger...
Genre dire une mauvaise blague, ou seulement l'oublier.
Moi, j'aime ça, car même bien chaud, je ne devient jamais totalement inhumain...
Je partage beaucoup de points communs avec le nain de jardin.
Ouf, je vais sombrer dans un profond sommeil... Maintenant...

2008-12-11

les flacons

Bon ! Ophélie vole mes punchs ! Tsé, même si la vérité sort de la bouche des enfants, tu vas apprendre en vieillissant que toutes vérités n'est pas bonne à dire (d'où l'idée que vieillir, c'est se censurer)...

Ce que j'ai vu de plus beau à Paris jusqu'à présent, c'est l'appart de Sabrina et Guillaume. C'est beau. C'est "multi beau" je devrais dire pour emprunter le vocabulaire de Sabrina. En fait, c'est plus beau que les images mentales que je me faisais d'un bel intérieur parisien... Mais là, je ne sais pas ce que je peux dire et ce que je ne dois pas dire... Je crois qu'ils ne veulent pas qu'on en parle et surtout, qu'on diffuse de photos... La preuve, ils n'ont pas mis à jour leur blog depuis qu'ils ont aménagés (le fait que Guillaume soit malade et qu'ils n'ont pas encore Internet n'influencent rien !) Un silence doit régner sur leur intérieur...

Je briserai le silence pour un élément : les flacons d'alcool. Sur un buffet dans le salon, on trouve disposé dans un cabaret plusieurs flacons (pour l'instant vides) et quelques verres... Comme dans les films sur la haute bourgeoisie ! C'est tellement un élément de décor littéraire et inspirant ! On imagine volontiers une femme délaissée se verser un verre de cognac, le regard vide et la main tremblante... Ou un patron qui sert tend un verre de bon whisky à son jeune employé, un cigare cubain en bouche, pour l'introduire à une grande supercherie très lucrative... Ou un couple de jeunes amants parisiens qui se versent l'ivresse, avant de verser dans un flacon le poison mortel qui leur permettra de vivre au grand jour leur amour... Ou plus simplement un épisode de Le coeur a ses raisons... Génial !

Leur logement est situé dans le magnifique deuxième, à proximité du plus grand quartier piétonnier d'Europe et du quartier de marchands de tissus et d'épices, à deux pas de la Cathédrale Saint-Eustache, et à une heure de marche des Halles... (ceux qui disent que ça ne prend que dix minutes ne connaissent juste pas mon chemin !) C'est presque irréel.

Pour divertir dame Parmentier, nous sommes aller faire du shopping où madame a pu collectionner plusieurs cartes de visite... moi, j'ai surtout pris celles de l'atelier du chocolat et de Didier Guillemain... 

Après mon souper (des pâtes... soupire), il y avait fête à la MEC... Noémi et moi avons vidé plusieurs flacons... Le problème : nous étions pratiquement les seuls "bien chauds", assis par terre (aucun menthos en dessous du bras), à rire comme des cons... Mamadou a fermé l'électricité dans le salon pour qu'on aille se coucher... On peut parler de couvre-feu... Men, c'est tellement un retour à l'adolescence... 

"J'aime mon p'tit flacon ma mère, mais quand y'a du rhum dedans... moman..."

QO

Selon vous, qu'est-ce qu'il y a de plus beau à Paris ?

2008-12-07

la sauce

Julie P. est à veille de prendre en otage un de mes kiosques de Frankensfritz pour exiger une poutine. Noémi, de son côté, s'en tire avec une poignée de pâtes, mais aujourd'hui, je l'ai laissé sans sauce... Je lui avais dit que je lui donnerai ma sauce bolognaise, étant donné que tout est fermé le dimanche, mais j'ai complètement oublié. Shame on me. Je l'ai laissée pour aller manger chez Sabrina et Guillaume qui m'ont assis devant une extraordinaire assiette de steak, sauce aux petits oignons, et cuisses de canard. Sabrina et Guillaume ont le don de nous mettre à l'aise et en valeur. J'ai parlé sans cesse de moi (et de choses dont je leur avais déjà parlé) pendant 4 heures et je suis parti en laissant mon assiette sale sur la table. Je suis vraiment d'agréable compagnie... (sarcasme) Une chance qu'ils sont polis et/ou qu'ils ne connaissent pas beaucoup de personnes à Paris... Pour l'instant, la sauce fait passer le poisson, mais je suis mieux de ne pas trop l'allonger, car je vais la recevoir en pleine gueule, et finir seul, baignant dans ma propre sauce...
Pas trop de journées comme ça mon Jocelyn ! Je vais finir sans ami... Il ne faut pas que j'oublie que le secret est dans la sauce...  

piano girl









une photo

Les effets de l'alcool commencent à se dissiper. En regardant mes photos, j'ai été frappé par celle-ci :

I'm a proud flâneur ! (Quoique, peut-on vraiment flâner un verre dans le nez ?) Non seulement la photo est intéressante visuellement, mais elle est aussi intéressante à penser... Vous remarquerez la silhouette d'un homme (ou plutôt, un conehead raëlien... en fait, c'est un classiciste à jeun, ce qui est aussi étrange) dans le verre de bière qui contraste beaucoup avec le sourire éclatant de Julie H. Le contraste aussi entre le noir et le jaune. Il y a donc le statut un peu confus de l'alcool : entre ombre et lumière, entre plaisant et dangereux, entre la sociabilité et l'exclusion, entre la fête et l'alcoolisme, etc.  

2008-12-06

Burp !

Désolé, j'ai encore bu... Et dans ces circonstances, je n'ai pas beaucoup de manières...

lettre à Sagui

Bonjour Sagui (contraction de Sabrina et Guillaume),

C'est poche de vous répondre par une lettre sur mon blog, surtout qu'on dirait que je singe la magnifique lettre de Pat sur le blog de Mandoline (ou enfin... de Manpat ou Patman)... Mais j'ai seulement décidé de faire une pierre deux coups... Et si ça me permet par la bande de lever mon chapeau à la lettre de Pat sur ledit blog, bien tant mieux ! Mais c'est avec beaucoup moins de noblesse que je prends la plume cette aprème...   

Moi, ça ne me dérange pas que vous avez tchoqué pour le concert des Choeurs et orchestres des Grandes Écoles, c'est vous qui avez raté qqc... La première pièce était la 4e symphonie de Mahler. Bon, Mahler, c'est un peu difficile à comprendre, c'est entre le romantisme et le moderne ; ça te transporte et t'indiffère... et parfois en même temps... C'est le soundtrack d'un voyage en train... Celui qui mène quelque part, celui qui ne mène à rien. En fait, je m'imaginais Grand corps malade slammer sur cet air. Ça aurait été je crois extraordinaire. (ça rime... je devrai essayer dans un futur post de faire slammer mon récit... "Grand corps malade tu vois aurais slammé sur Malher. Pendant que nous, l'extase, on aurait senti vibrer l'air. Un peu d'actuel dans le moderne. Un peu de romance dans notre vie terne.") En plus, Julie H., cachée, jouait deux solos. Un de flûte, un de piccolo. Nous on se pâmait, on jouait les héros. (merde, je suis rendu que je cherche à rimer). Sinon, vous avez manqué le foooooin du cor français à la fin du troisième mouvement digne d'un sketch de François Pérusse... Il y avait aussi une chanteuse, sa voix nous faisait craquer. Pas le type choriste, mais vraiment une bonne soliste. 

Après l'entracte, Noémi plutôt verte est allée se coucher. Anyway, Julie H avait terminé. Nous avons écoutez ensemble (et avec Julie P.) le psaume 42 de Mendelssohn. Il y avait un choeur, je crois que c'est la première fois que je voyais ça. On a tellement rit. En France, les chorales n'ont pas le même souci pour l'esthétique. Il y en avait avec des accessoires grotesques (genre immense collier bleu-poudre, une fleur rouge dans les cheveux plus gros que sa tête, etc.), il y avait un géant (mais un géant... avec une blonde de 6'3 qui avait l'air micruscule) qu'ils ont placé à côté d'un petit bonhomme (il lui arrivait un peu plus haut que le nombril), il y avait un petit dans la troisième rangée lequel on ne voyait que les cheveux, les chanteurs se cachaient la face avec leurs partitions (partitions pas cachées, donc on voyait la fin arriver), les chanteurs (surtout les chanteuses en fait) bougeaient comme des con(ne)s et étaient inattentifs quand ce n'était pas leur tour de chant (un peu plus et ils discutaient). Très loufoque.

Mais le plus drôle, c'était les expressions faciales... Il y en a un qui n'avait qu'un seul sourcil (qu'il accentuait avec des lunettes avec une monture noire juste en haut) et qui faisait des expressions de la mort à chaque fois. On dirait qu'il suppliait d'arrêter la torture et/ou que quelque chose de louche et inconfortable se préparait derrière son dos... Je vous fait une petite imitation sur cette photo :   
Là, c'est pas la meilleure, mais j'avais tellement de double-mentons sur les autres photos que je me suis gardé une petite gêne... Et c'était nettement plus drôle en vrai. On aurait dit une caricature de Marc Labrèche.

Après un rappel, nous sommes parti dans une tavarne pour discuter, rire comme des défoncés, bouffer plein de bonnes choses, boire des whisky-coca (hummm) et des Malibu-ananasss (ça goûte le coconut... hummmm), et s'amuser avec des light sticks... On est revenu à pied, pas trop chaud, mais heureux, dans une pluie fine de décembre. 

Vous auriez dû y être.

On se reprend ce soir pour le spectacle à Noémi !

Salut

2008-12-05

I want a cookie

J'ai découvert par un drôle de hasard le groupe The Evolution Control Committee... Men, je suis sûr que ce sont eux qui font le soundtrack de mes rêves... Je vais attendre après Noël pour acheter l'album... Il est 4h, I want a cookie... 

2008-12-04

L'arrière-goût de poisson

En ce jour tumultueux pour l'unité canadienne (jour qui a passé complètement sous silence ici... Non, je crois qu'il y a eu un petit paragraphe mardi dernier dans le Figaro, sensiblement le même dans le Parisien aujourd'hui, mais avec plus d'informations, et un article de merde, qui liche carrément les conservateurs dans Le Monde, journal qui se prétend de centre-gauche... Mais eux nous ont mis à la une... quand même... Non, mais il y a un pays en crise politique et on préfère nous parler d'arnaqueurs qui ont réussi à voler le Crysler Building pendant 90 minutes et Le Monde nous pond un article de fond sur l'apparition de Poutine dans son show télé annuel ! Hou hou ! C'est Le Monde à l'envers...), nous sommes allés au Pho 14 mangé non pas une soupe, mais un bol de vermicelles au boeuf. (Non, mais je fais comme les Français : parler de soi, c'est tellement plus intéressant que parler de ce qui se passe ailleurs ! Quoique je monte trop rapidement sur mes grands chevaux, je vais attendre à demain avant de déclarer la guerre ouverte aux médias français.) C'était très bon. (Contrairement à Stephen Harper qui se cache dans les jupes de Mike "useless queen" Jean au lieu d'ouvrir la discussion et gouverner comme un vrai leader.) Mais je ne sais pas si je préfère ce plat à notre traditionnelle soupe tonkinoise. (Dans le cul les conservateurs ! Je prendrais TELLEMENT le premier bus pour aller manifester ma grande frustration à Ottawa !)
Après, nous sommes allé au Coche prendre un dessert. Les gaufres goûtaient les fish & chip... mais avec de la confiture dessus... Je pensais à Claire. (Dites-moi que pendant les sept semaines, le NPD et les Libéraux vont tenté d'ajuster leurs flûtes et vont vraiment commencé à travailler ensemble ! Et c'est quoi ce bashing de merde ? L'unité canadienne va-t-elle survivre à une telle secousse ?) 
C'est désagréable avoir un arrière-goût de poisson dans la bouche... 

2008-12-02

mon Noël gris

Je n'ai pas de calendriers de l'Avant, mais je mange plus d'un chocolat par jour depuis bien plus longtemps que le 1er décembre... Je me mets dans l'ambiance des fêtes. Pour ce faire, je dessine des feuilles de houx dans mes cours et je pense aux souvenirs que je ramènerai. J'écoute aussi sur mon iPod des tounes de Nowel ! Du Noël en Nouvelle-France de l'ensemble et choeur Radio Ville-Marie (avec Dany qui joue dedans), du Ella Fitzgerald wishes you a swinging christmas (en imaginant Garde faire du lipsync avec un crayon en se dandinant sur sa chaise), de la famille McGarrigle et du Diana Krall... Quand je mets mes écouteurs, il se met à neiger dans mon coeur... Ça met un peu de couleurs dans les rues de Paris, si gris... Mais pas de bleu... Je ne suis pas capable d'écouter "Blue Christmas"...

2008-11-30

ti-Claude

Si Claude Lévi-Strauss avait été ricain, on lui aurait organisé pour son centenaire un power pow-wow (dans plusieurs sens du terme) dans un stade bourré de lologues, avec des ballounes, des troupes de danses exotiques, des lectures de son top 5 de textes croustillants, une intellectuelle aux lèvres et seins pulpeux qui lui aurait chanté "Happy Birthday, to you little Claude", un immense gâteau en forme d'étui pénien (que l'on aurait dû couper) et on lui aurait ériger un totem... TVA n'aurait sans doute pas couvert la nouvelle, à moins qu'on ait décidé de lui faire la bascule, mais Radio-Canada aurait multiplier les efforts pour avoir le maximum d'exclusivités sur le sujet, exclusivités qui leur aurait servi d'arguments pour démontrer que TVA est pas une chaîne pour les gens intelligents. Alors on aurait vu toute la semaine ti-Claude, comme invité de la semaine à Bon baisers de France, avec deux verres de lait au Point, en train de parler de ses histoires d'amour impossibles avec des indigènes à la Fausse aux lionnes, en entrevue à toutes les émissions de la Première Chaîne et preuve ultime de sa réussite : on l'aurait vu le dimanche à Tout le monde en parle. Guy A. Lepage lui aurait lu sa bio sur ses petits cartons et à la fin de la lecture, il lui aurait demandé : bandez-vous encore ? Peu après, Dany Turcotte aurait sorti une blague sur la marque de jeans Levi Strauss. L'invité suivant aurait parlé de la disparition du Grand Prix de Mourial. Ainsi aurait-on célébré un si grand homme. 
À Paris, c'était un peu plus académique... La fête de Claude Lévi-Strauss était l'occasion de faire un retour réflexif sur la discipline, de multiplier les colloques et conférences sur l'héritage et l'avenir du structuralisme et de l'oeuvre de Claude Lévi-Strauss. Le 28 novembre, jour de célébrations, je me suis rendu au Musée du quai Branly, là où ti-Claude poursuit ses recherches. (à suivre...)

2008-11-29

la fondue

Il fait un degré sur Paris, on a commencé un nouveau cycle de lune (c'est ce qui explique tous ces départs), l'Euro est à 1,7 (Vivement la crise économique en Europe !!!), Ellie l'enfant parfaite a commencé à marcher à quatre pattes, Mandoline (sa mère) s'apprête à rédiger un futur best-seller (à suivre...), je viens de découvrir les toppers, soit une sorte de Whippet européen (Copyright : Mathieu) et Sabrina et Guillaume (l'autre photo était vraiment trop foncée) viennent de toucher terre à 6h30 pour un autre monde, pour une autre vie. Et pour les accueillir : une magnifique neige. 
Petit topo Sabrina (à gauche) : Anthropologue reconnue pour ses dons en SPSS, Sabrina affectionne le film "Ratatouille", mais déteste les saisons de Claudine. Elle sait transformer un bout de carotte en orgasme gustatif et va cette année m'enseigner à manger des huîtres.
Petit topo Guillaume (à droite) : Actuaire trifluvien qui a déjà une brillante carrière internationale, Guillaume joue merveilleusement bien au basket-ball malgré sa scoliose. Il porte ici un t-shirt cassette (tout est allé comme sur des roulettes) qui a fait succès à Seattle. Il aime le café d'homme.  
Tous les deux déménagent (progressivement il faut croire) à Paris pour au moins 3 ans. Ils partagent beaucoup de points communs, comme cultiver des problèmes avec la bureaucratie et jouer aux critiques culinaires...
Je suis heureux, ma suggestion a fait succès : Le Pré Grill, où j'avais mangé de la fondue pour une poignée d'heureux euros avec Garde et Jérôme. La fondue au fromage était de meilleure texture, quoique la charcuterie était plus décevante. Cela va faire perdre quelques précieux points au restaurant dans la critique de Sabri. Mais ce n'est qu'un moindre détail à côté du fait qu'on s'est fait cavalièrement "crisser" dehors après notre café pour laisser entrer de nouveaux clients... J'ai hâte de lire les commentaires acidulés de Sabri dans son futur bouquin, voire son futur blogue... (à suivre...)
Sinon, mon chum aussi a mangé de la fondue au fromage, mais à Aylmer. C'est sa fête. Bonne fête mon chum ! Je t'aime ! 

2008-11-28

les vidéos

Je n'ai pas le temps d'écrire mon post sur la fête de Lévi-Strauss au Musée du Quai Branly, mais c'est clair que je vais écrire quand j'en aurai le temps... En fait, je n'ai pas le temps ce soir, car j'ai joué au Texas Hold'em... (Messemble que ça me fait penser à une annonce de télévision... avec des gros rois de pique qui refuse qu'on réponde au téléphone... et c'est dommage, car ça m'a fait manquer mon chum avant son départ pour l'Outaouais... Honte à moi... Mais ça valait le coup...) 
Et j'aurai peut-être pas le temps de composer mon post en fin de semaine, car c'est l'arrivée (dans quelques heures en fait) de Guillaume et Sabrina "sur" Paris...
Pour passez le temps, pokez-moi sur Facebook, pis postez-moi dans les commentaires le (ou le, je ne sais jamais) vidéo le plus crétin(e) que vous trouverez sur YouTube. Limite : 1 par personne. Le gagnant, bien heu... il gagne ! 
Pis le vidéo pour "représenter" Mathieu est vraiment génial. Je suis sûr qu'il l'a rit. C'est juste (je prends mon accent de garçon de théâââââtre) qu'on est rendu peut-être trop deuxième degré pour vous les gens qui votez dans Vanier. Il faut comprendre que cette vidéo met en scène tant  l'intime que l'imposture et ce, des deux côtés de l'objectif. Cette scène de la vie quotidienne de ce personnage (hyper-réel) trace un rapport au spectateur/voyeur (et émancipé bien sûr) plutôt inconfortable. Ça reprend un peu l'idée de la fabuleuse création "La pornographie des âmes" où le but est de provoquer l'insoutenable pour que le spectateur (ré)fléchisse devant le spectacle, constate ses propres limites, se heurte à ses propres filtres, voire s'excuse de son voyeurisme. En fait, je pourrais continuer des pages sur cette question, mais je ne vous expose que mon introduction en guise de préliminaire, et si vous daignez ouvrir quatre ou cinq livres de philosophies, bien peut-être qu'on va poursuivre la conversation.... 
Finalement, il y a quand même un petit post à vous mettre sous la dent...

2008-11-27

les départs

Ce n'est pas toujours triste un départ
Voyez, je suis parti et je suis toujours gai
Aujourd'hui, il y a une thématique "partir"
Van Troi Tran est parti à Londres 
Tanja, sa copine, l'a suivi, à moins que ça soit l'inverse, à moins qu'ils soient partis ensemble
Julie P. est partie à Venise avec son chum 
Noémi est partie seule aux Pays-Bas, après plusieurs péripéties
Julie H. est partie faire son épicerie au Champion.
Brie-mon-chien-Brie est partie à courir après les flocons de neige, sinon elle part se faire garder chez Denis et Dany, parce que Jérôme et Garde partent chez Corinne et Mathieu.
Catherine se prépare à partir en Californie
Mélissa, en Équateur.
Dorothée est partie pour faire la grève.
Patrick est parti loin dans ses pensées.
Sabrina et Guillaume ont enfin tous leurs papiers et vont enfin arriver demain !
Et on soulignait ce soir le départ d'Anne-Gaël pour l'Australie. Je suis triste qu'elle parte. Mais dans le fond, rien ne m'empêche de lui adresser quelques rêves.

2008-11-24

la diarrhée

Retour :
J'ai fini ma grève. Pour cette fois. 
Et pour répondre à Dorothée : My god, t'es tellement devenu Québécoise ! Tu boudes les grèves plutôt que d'en profiter pour faire une big moue, tu argumentes avec moi plutôt que gueuler en t'écoutant gueuler, tu te fais soutenir par tes chums de filles, tu m'envoies des becs à la fin du message pour être sûr qu'il n'y aille pas de froid entre nous, tu inventes un acronyme qui n'a que cinq lettres... Bravo pour l'intégration. Mais t'oublies qu'ici, grèver n'est qu'un moyen de communication servant à revendiquer son espace de liberté et à se croire indispensable... On pourrait même avancer l'idée que c'est un moyen qui participe à mieux faire rouler le système, car les travailleurs, en grèvant, célèbrent leur utilité sociale et de ce fait, se sentent plus concernés par leur boulot... 
Comme là, j'ai fait une grève, je me suis fichu des commentaires complètement nazes que j'ai récoltés (une chance que je ne le faisais pas pour les commentaires... sinon, on parlerait de mon blog au passé), et je suis plus motivé pour avoir des diarrhées verbales sur mon quotidien parisien... 
Et pour les personnes qui ne savaient pas ce que Patrick (qui fait la grève de son pseudonyme No) voulait dire par ''cp'' : non ce n'est pas "case postale", mais "contradiction performative"...  (Mario, ça veut dire "ça marche pas ce que tu dis, tu te contredis toi-même tsé") Il n'a que ça en bouche depuis un mois... Il ne parle que de ça... Il s'est même créé un abrév (cp) qui le rend "plus cool", plus "hermé(neu)tique" (Oh my god que je suis fier de ce concept ! Copyright ! Copyright !) 
Je le soupçonne d'être si désespéré de le placer partout qu'il laisse des commentaires anonymes sur mon blog pour après commenter ces commentaires... (C'est important de pouvoir-dire son savoir-faire qu'il dirait...) Mais il faut le pardonner, c'est un historien. Vous voyez, les historiens veulent ploguer des mots. C'est leur seul but. Par exemple, Mathieu, son mot c'est "romit"... Et il le plogue constamment. ("Romit", ainsi que "aigre" et "cockslapper", mais c'est que le pauvre n'a tellement pas de vocabulaire...) Ils cherchent juste un peu de re(con)naissance... (non non, je ne cherches pas désespérément à le placer partout...) 

Fin du retour, début du post... En passant, il ne sera pas très chic... Je ne sais pas pourquoi je vous avertis, car à part Julie P. qui n'aime pas qu'on double-dippe, et Brie-mon-chien-Brie, je ne peux pas dire que mes lecteurs sont d'un naturel chic... Et Brie ne sait pas lire. Alors Julie P., ça ne sera pas chic.

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Et tout le monde chante : "Quand tu t'promènes en vélo, qu'y a d'la boue sur ton chapeau. La diarrhée. La diarrhée." Il y a, paraît-il (c'est la pharmacienne qui me l'a dit), une épidémie de diarrhée à Paris... Je ne sais pas, peut-être ça se propage par l'eau. Mais expliquez-moi comment de l'eau dure peut faire chier mou...

Non, mais "beau matin" ! Quand tu passes tout ton temps de préparation aux toilettes, c'est peut-être un signe que tu devrais peut-être rester chez toi. Mais la prof refuse qu'on déserte le cours... Calvaire ! 

Mais sur le trône on a toujours des idées de génies. La mienne ressemblait ce matin à une hybride bécosse-taxi.... Transport facile pour matin difficile... Ça serait génial de pouvoir se rendre là où on doit, tout en pouvant faire ce que l'on doit... J'ai mon nom d'entreprise "le Cab-inet"

Je n'avais évidemment pas d'Immodium. Jérôme m'en avait apporté, mais il était reparti avec..., alors j'ai dû aller à la pharmacie. La pharmacie, c'est le seul endroit à Paris où les gens sont vraiment sympathiques. Ils ne vendent que des produits de soin (même pas une petite peppermint...) et se garochent pour te répondre, le sourire aux lèvres... En fait, les pharmaciens font tout pour ne pas se faire chier dessus. Et ils (le) font bien, car je crois que j'en aurais été capable... 

J'ai avalé en quatrième vitesse 2mg d'Imossel. Il en aurait fallu 4 je crois, mais pour le prix que je les ai payé, je me suis dit que j'allais faire mon "mange marde"... J'ai pris aussi 200mg de nifuroxazide (en générique). Je sais pas quelle marde que c'est ça, c'était cher... Mais je me suis dit que si je disais juste oui à la pharmacienne, elle allait arrêter de me conseiller pis me donner ces fichues pilules. 

J'ai pu faire mon cours sans problème. J'ai même fait trois interventions applaudies par la prof, elle qui fait toujours une face de cul quand quelqu'un intervient.  

Mais pendant le cours, j'ai dû passer la pire épreuve, pire que l'examen doctoral : l'éternuement... j'en ai eu quatre à affronter... (J'éternue toujours dans ce cours, il y a du tapis... du vieux tapis). Et bien je l'ai passé avec succès ! Les gens en face de moi devait pas comprendre pourquoi je souriais de victoire après chaque atchoum... Vous vous imaginez si je l'avais échoué ? Men, ça aurait battu le WTC de Mathieu... Ça aurait été le bout de la marde... 

Non mais... S'il y a un cinéaste à l'écoute, je vous permets d'utiliser cette histoire pour un court métrage... J'imagine la scène horrible du pauvre étudiant qui a échoué, en plein milieu du cours... dans un son lourd et caverneux, où remonte une odeur aussi terrible que la situation... Il est à 5 minutes de marche de la station de métro, 5 stations de la sienne, 5 autres minutes de marche pour se rendre chez lui, mais il lui reste 5000 km pour se rendre chez sa mère... Ses collègues (et la prof !) ont entendus, sentis, et ils le voient et le fixent... Le titre ça pourrait être "Un gars dans'marde". Maudit que je voudrais voir ce film... 

Mais comme ce n'était que fiction, j'ai décidé d'aller célébrer ma victoire chez un traiteur asiatique ! Hou hou ! À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire... Non, mais j'ai passé à côté des bananes, et je me suis imaginé Julie P. en train de me nourrir de toast sèche, bananes, riz et autres patentes de même et je me suis : "Jamais !" Dans la vie comme sur la selle, il fallait se montrer dur ! Ce n'est pas vrai que je vais laisser mon système digestif chochoter... Non non, qu'il s'endurcisse bon dieu de merde ! 

Après l'épreuve (l'épreuve en soi est facile à passer, c'est après que commencent les péripéties), je suis allé faire remplir un papier au registraire (j'ai encore dû faire sortir le Français en moi... Et j'ai obtenu ce que je voulais... C'est si facile l'administration française...) En sortant, je me suis senti un peu moins "dur de dur"... Ne trouvant pas la toilette des hommes au sixième étage de l'EHESS (il y a deux toilettes pour dame, mais aucune pour hommes !!!!), je me suis lancé (l'expression est bonne) dans la toilette des dames... Heureusement, il n'y a eu que deux témoins auditifs... Je suis sûr que j'ai été démasqué, car je n'étais en rien féminin...

Sur le chemin du retour, je sentais vraiment que mon deuxième mg d'Imossel avait fini de faire effet... ou du moins, qu'il ne faisait pas le poids avec l'asiatique... Tout était relativement sous contrôle jusque dans le tramway où je réalisai que j'avais perdu ma passe Navigo, sans doute à la station de Rennes... J'ai failli tout lâcher. Genre : "Et puis merde !"

Comme c'était une maudite journée de marde, je suis allé me recoucher. À mon réveil, je me suis pris deux autres mg d'Imossel pour endurer les quelques heures qu'il me fallait pour être capable d'aller faire coucou à Anne-Gaël dans le Marais qui m'attendait à 18h30 au café martini. Beau défi ! Pour ne pas me presser et ainsi me laisser tout le loisir de faire des arrêts obligatoires, je suis parti à 17h. Sur mon chemin, je rencontre Julie H. Pour le jeu de mot, j'aimerais vous dire que ça me faisait chier, mais ce n'était pas le cas, dans tous les sens du terme... J'ai discuté avec elle jusqu'à 17h30... Là, je devais partir, juste au cas... Ici, la résonance du cas est sous-entendue. (Mario, je viens de dire "caca".)

Je me pointe au kiosque d'information pour leur demander ce que je dois faire pour remplacer ma passe Navigo et on me dit de me rendre à Denfert-Rochereau. Pas de problème... J'ai dû passer 15 minutes à chercher l'endroit où je devais aller... Le trouvant enfin, je me heurte à une file d'attente... Je sors à 18h05... Mon pas se voulait plus rapide, et ce n'était pas par nécessité de trouver une toilette... Mais j'avais encore le temps... 

À Denfert, le conducteur du train est en grève ! Il avance à 4km/heure et fait des pauses à chaque station... C'est quoi l'expression de Martin ?"Je lui aurais arracher la tête pis je lui aurais chier dans le corps." 

J'arrive à Châtelet-Les Halles (station balnéaire), puis à Bastille comme en envie de chier... (l'expression n'est tellement pas chic, mais c'est du grand Martin !) Mais me perd pour me rendre au RV... J'arrive une vingtaine de minutes en retard... Maudite marde !

La rencontre est fort sympa et je note rien côté estomac. (Ha ! Je comprends maintenant pourquoi il faisait plein de "funny sounds" pendant la pièce de théâââââtre de Wajdi Mouawad... C,est dommage, je n'ai pas fait de post sur ça (grève oblige)... C'était bien, très bien comme pièce... Mais je n'ai pas trouvé "beaux à penser" certains segments... Enfin...) Pour célébrer, je m'arrête sur le chemin du retour au McDo. 

Si on combat le feu par le feu, alors pourquoi pas la merde par la merde ? C'est comme si je faisais ma Destiny Child et je disais "Belly, can you handle this ? I don't think you can handle this ! Wou !" 

À date, ça va bien... L'ennemi ne frappe plus à la porte... C'est comme s'il sentait que quelque chose de pire s'en venait... À cet effet, demain soir je vais au Mexicain pour la fête de Julie H...


2008-11-23

la grève

Vous faîtes la grève de commentaires ? Je vais faire la grève de posts... (Wow, je deviens Français de plus en plus)

2008-11-22

le Beaujolais Nouveau

Le troisième jeudi du mois de novembre, c'est la sortie du Beaujolais Nouveau (je vous conseille la lecture de wikipédia, c'est super instructif). Paris entier devient drunk. Dans les cafés, les serveurs refusent de servir autre chose que du Beaujolais Nouveau (en fait, c'est juste une anecdote qui est arrivé à Julie P., mais je la trouve très drôle). À la MEC, on l'a fêté avec 24 heures de décalage... La fête est très simple : boire du Beaujolais Nouveau. 
Mais plus facile à dire qu'à faire. Ce vin est un (mal)heureux mélange entre du vin et du Crush au raisin. Un verre ça va bien, c'est comique... Mais deux... Que dire de trois... et quatre ? Je ne sais pas combien j'en ai bu, une femme sur mes genoux (une femme, oui oui oui, une femme, non, non, non). En tout cas, si j'en meurs, je ne veux pas qu'on m'enterre dans une cave où il y a du Beaujolais Nouveau. 
Je n'ai pas été malade (c'est du jus de raisin !), mais calvaire, c'est quoi cette fête ? Dans le fond, c'est applaudir la venue de nouveaux vins. Le but est de consommer trop tôt, en groupe. Dans le fond, c'est comme un rite quasi religieux où le but est de briser métaphoriquement l'agneau de Dieu pour faire couler à flot son sang et ainsi enlever l'amertume à l'alcool, voire l'amerturme dans le fait de boire. Encore plus, cet agneau sacrifié pourrait bien symboliser la vierge, l'enfant, que l'on doit, en période de réjouissances, rompre, violer pour obliger sa maturité. Pour la suite (ici des vins), il faut profaner le corps de ceux qui ne sont pas agréés chez les matures. Il y a sacrifice rituel pour rétablir l'ordre du monde. Cela pose le buveur comme protagoniste dominant, agissant sur son monde... Dans le fond, le Beaujolais Nouveau, c'est l'occasion de célébrer sa domination physique, sexuelle, cosmique, etc.
Wow ! Encore quelques cours d'ethnocritique et je vais être capable de vous démontrer que bouffer du fromage, c'est une forme d'éjaculation métaphorique visant le contrôle du corps de la femme.

2008-11-21

By the way

Mathieu ! (Et par extension, tous les autres du Département d'histoire de l'Université Laval...) Shewen Li est à la MEC... pour un mois !

le spectateur émancipé

Je reviens d'une conférence de Rancière sur le spectateur émancipé... Et je me suis dit : ha ! Je vais faire comme tous les Français et arriver à l'heure juste ! Et non ! Rancière est tellement pro-émancipation du spectateur, qu'il n'a prévu qu'un minuscule auditorium de 144 places à se disputer (quand il y a sans doute 500 personnes qui se sont présentés au RV) afin que tous les autres s'achètent son bouquin pour s'émanciper d'eux-mêmes... Ça aussi ça me fait penser à un épisode de South Park où Cartman s'achète un parc d'attraction et ne laisse rentrer que quelques personnes seulement à la fois. C'est la possibilité d'être exclu qui invite le plus à la consommation. Comme là, vous voyez, j'ai vraiment envie d'acheter "Le spectateur émancipé". Pourtant, hier encore, je ne savais qu'il pouvait l'être... J'ai la vague impression que ma thèse sera out si je ne le cite pas... My God, il faut que je cours à une librairie ! Ha ! Je vais me le trouver sur Amazon.fr ! En France, il y a ça : tous les livres francophones sont accessibles et peu dispendieux...  

Je vais me dépêcher, Julie va me faire écouter un documentaire sur la vie de Derrida ou la philosophie version superstar. Que je l'admire ce type. Je le lisais justement hier... Mais c'est un amour impossible... *Soupir. Espérons que ce film va m'émanciper en tant que spectateur... Rancière, il me faut son livre.

2008-11-20

les cours

Je n'ai pas encore beaucoup parlé de mes cours... Hey oui, sous mes airs de flâneurs contemplatifs, je bosse, je bosse dur. Je dois aller à des cours, les écouter, attendre que ça finisse, lire ce qui me plaît, composer mon blog... Je mérite une pause Kit Kat... Quoique je préfère les Bounty... En fait, je suis aussi dépendant aux Bounty qu'aux menthos... Ça doit être les emballages filiforme bleu poudre qui m'attirent...  
Présentement, j'ai participé à trois cours différents (le quatrième a été reporté à la session prochaine). 
Le premier, sur la culture de masse, est super intéressant. C'est une groopie d'Edgar Morin qui l'enseigne. Le problème, c'est qu'il n'évolue pas. En fait, la prof redit à chaque séance la même matière (intéressante) sous une autre façon. En fait, elle dit "Lisez Edgar Morin" en plein de formules différentes. C'est une sociologue, et on comprend qu'elle veut nous communiquer tout l'héritage conceptuel d'Edgar Morin. Vous comprenez ? Son cours est vraiment intéressant, car ses postulats reposent sur la théorie d'Edgar Morin. Ça nous permet de mieux appréhender la culture de masse, notamment sous l'angle d'Edgar Morin. Mais c'est vraiment intéressant. Edgar Morin.
Le second, sur l'anthropologie du savoir, le prof est trop hot. Mais trop hot. Il avait un nom russe alors je l'avais déjà étiqueté... Je l'entendais parler avec la même voix qu'emprunte Jérôme pour imiter l'accent russophone avec une position épistémologique super rigide et ses exemples empiriques, toujours sur le communisme... (C'est le fun les clichés !) Mais non. Bon, il était bien habillé en brun (ça aussi ça faisait partie du cliché, ça et l'expression taciturne jusque dans les traits du visage), mais il était au contraire jovial et particulièrement comique. Il a utilisé la métaphore du saucisson sec pour nous parler de culture... Comme quoi les anthropologues se plaisent à en faire des tranches (géographiques) et considérer sa composition sans jamais se demander la composition de cette composition, sa forme, etc. Il nous invite donc à le trancher de l'autre sens... J'ai adoré... Sinon il a des expressions à me faire pâmer. Genre il dit qu'il y a trois espèces : les bourdieusiens, les non-bourdieusiens et les ex-bourdieusiens... Je retenais un fou rire... Mais le plus drôle, c'était de l'entendre parler de Claude Lévi-Strauss. Il a dit qqc comme : "On m'a dit qu'il y avait un travesti qui diffusait sur le web des images de lui se sodomisant avec "Race et Histoire". Un livre ça peut vraiment avoir plusieurs utilités. Non, mais c'est bien ce genre de pratique, ça participe à iconiser le bouquin. Encore heureux que ça soit un petit livre. Imaginez, ça pourrait être L'être et le néant de Sartre. Ce n'est pas pratique d'avoir L'être et le néant dans le ..." 
Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas crier de rire. Les étudiants ont rit par convenance. Oubliez ça, ce ne sont pas les professeurs qui sont secs ici, ce sont les étudiants et les saucissons. Mais mis à part d'être drôle, je crois que le cours sera vraiment intéressant. 
Sinon, j'ai reçu un cours de littérature. En fait, c'est de l'ethnocritique, mais je ne sais pas où est la position critique dans leur manière d'analyser les textes, alors je vais parler de littérature. Je crois qu'il va falloir que je prenne de la drogue pour aller à ces cours si je veux être sur la même longueur d'onde. J'étais comme dans une annonce de Five Alive ou comme dans le jeu Smooth Moves avec Wario... Tu sais quand tu sais tu connais pas trop les règles, ça te parait absurde, mais t'as pas le temps de te familiariser que déjà, tu es déjà ailleurs, dans une situation aussi absurde... Alors ça, c'est un cours d'analyse littéraire. C'est délirant et savant à la fois. Le prof a commencé à analyser "Les sabots" de Maupassant. Moi je trouve ça très drôle (mais très drôle) qu'on vient me dire que la métaphore derrière le fait que l'hôte oblige la fille à prendre un shooter, c'est parce qu'il la sodomise... (My God, je pourrais appeler mon post : "la sodomie", mais ça indisposerait certains je crois...) C'est à se rouler par terre... C'est vraiment intelligent, mais c'est tellement n'importe quoi ! Elle est où la limite de l'extrapolation... Je n'y crois pas. Ça, c'est de la sémio de cadeaux de Noël : en te forçant bien, tu peux faire dire à ton présent ce que tu veux. Et à la limite, j'ai de la difficulté à accepter comme cohérent ce sens violenté. Mais c'est bien je crois d'essayer de s'asseoir du bord des producteurs de sens plutôt que de toujours recevoir des beaux cadeaux, bien enveloppés, avec une petite intention bien avouée. Mais dans ma tête, la sémio, c'est un processus qui est terminé avant même qu'on commence à le questionner... (Là les analystes, surinterprétez pas mes points de suspension... ceux-là non plus ! Gang de vautours !) 

2008-11-19

question ouverte (qo) : le chêne

Dans la chanson J'ai planté un chêne, Gilles (appelons-le ainsi) parle de quoi au juste ? 
Je suis un peu confus... Le chêne, c'est un rêve (il a semé un rêve et se demande si ça va le mener qqpart), un projet (il débute un projet, notamment un projet de transformation), un projet rêve ou un rêve projeté ? Il est certain que son arbre va pousser (et porter fruit) ou justement pas certain pantoute... 

Mes poumons

À Paris, il y a qqc dans l'air. "Quelque chose" dans l'air du temps (Et Paris... qui bat à la mesure...), mais quelque chose aussi de malsain qui s'infiltre dans nos poumons. On ne respire jamais à fond... Il manque d'oxygène... Étrange que je sois à Paris pour "m'aérer"... En tout cas, ça ne fait pas du bien à mes poumons.  

En passant, je vous les présente, mes poumons.
Poumon droit, public, public poumon droit. Poumon gauche... (Je ne sais plus lequel est lequel, mais pour ne pas les blesser davantage, faites semblant de rien.) En fait, je les ai rencontré hier... c'est la première fois que je les voyais. Vous ne les verrez, j'espère qu'en radio comme ça. En fait, c'est une petite médecin chinoise qui me les a présenté ; j'avais RV pour ma VM (vérification médicale). 

Une VM, c'est sans doute l'expérience la plus exotique à passer dans une migration. Et j'ai eu la totale, car j'avais RV à 8h30. À une heure si matinale (bien c'est pas si pire, mais j'ai pris l'habitude de me lever vers 11... Bon d'accord... midi...), j'ai eu la chance de participer à l'ouverture des portes. C'est comique. Il y avait un horde de wannabe Français qui attendait impatiemment, dont la très grande majorité était des Africains. Génial. Et peu importe l'origine, ça se bousculait (je répète, la file d'attente n'est pas du tout un principe universel... d'ailleurs en existe-t-il seulement un). Je croyais qu'un chien berger allait nous guider, mais non, nous étions des pauvres bêtes laissées à nous-mêmes.

Enfin classé en rang d'oignons une femme nous dit de préparer nos papiers. Alors je sors ma convocation et mon récépissé bleue et je réalise que sur la convocation, il y a une longue liste de documents... De la liste, je n'en ai aucun. J'ai le souffle court... C'est clair qu'on va me renvoyer chez moi (à la MEC)... 

Finalement, je respire à nouveau, car la convocation et une preuve d'identité suffisait pour la VM... Je suis sauvé et j'obtiens une place dans la file d'attente ! Mais malheur, on me place juste devant une affiche traitant de diabète :   
Vous avez un surplus de poids ? (Je ne le cache plus)
Vous êtes fatigué ? (Je comprends, j'ai dormi 4 heures...)
Vous urinez souvent ? (Merde, c'est vrai que ça m'arrive ça et plus souvent que rarement.)
Alors vous avez peut-être le diabète ! (Merde !!! J'ai le diabète !)
Dès ce moment, je ne crains plus la tuberculose, ou la scoliose... Je me dis : ils vont me dépister un diabète et ils vont me renvoyer chez moi (au Canada), une seringue dans le bras et une interdiction de manger du sucre pour le reste de ma vie. (Je ne sais pas laquelle condamnation est la pire.) Je respire difficilement...

On appelle mon nom ; je ne veux plus y aller... On prend mon poids et ma taille dans un système métrique et je découvre que mon IMC a chuté de plus d'un point. Je suis heureux, mais l'infirmière (ou peu importe son statut) est quasi scandalisé par mon résultat. Elle me dit : "Monsieur ! Vous souffrez d'obésité" Non ! Je l'ignorais... Une chance que je passe cette VM ! Mais là, cette obésité m'oblige à passer un test de diabète... Je respire rapidement... Je suis là à lui dire : "oui, mais vous savez, j'ai pris un petit-déjeuner ce matin, un petit-déjeuner très sucré !" Je me sens comme un imposteur qui tente de limiter les dégâts avant d'être démasqué... Je crois que je vais taper un résultat d'enfer... À ce moment précis, je sens mes extrémités s'engourdir et ma peau se lacérer... Et comme de fait, je tape un 10 bien sonné...

Elle me dit : "Ha ! Mais c'est très bien !" Je souffle tout l'air de mes poumons... Je n'aurai été diabétique que quelques minutes... Elle me fait passer un test de la vue (parce que j'avais oublié aussi mes lunettes...) Et je passe dans la salle de radio... 

Là, le photographe est obligé de prendre une radio paysage plutôt que portrait à cause de ma largeur... (Quel pays pas adapté pour les obèses !) Ça sera une petite docteure chinoise qui me les révèlera... Et là, elle me fait passer le test de la tuberculose :
Elle me demande : Avez-vous déjà eu la tuberculose ? 
J'hésite... C'est une question piège ? Dans un souffle je tente la réponse "Non"
C,était la bonne réponse. Je suis accepté en France ! Hou hou !

Elle me répète que je suis obèse et que je devrais faire de la gymnastique (ha ha ! Je me vois avec un petit ruban...) et m'apprend que les taches blanches sur mes poumons sont des relents de mes folles années de fumeur... Ouch ! Ça fesse voir ça sur photo...

Je repars... Et n'ayant pas mon passeport, je ne peux pas aller chercher ma carte de séjour. Grrr. Je me dis : bah ! J'irai la chercher à la préfecture de la cité U ! Mais non ! Ça ne marche pas comme ça l'administration...

Alors j'arrive à la préfecture, avec mon passeport et une preuve que j'ai bel et bien des poumons... Et je me fais ramasser par la femme au guichet. 
"C'est à la préfecture de la clinique qu'elle est votre carte !"
"Désolé, je n'étais pas au courant." 
"Bien il faut lire la convocation"
"La convocation ?" 
"La convocation !"
"Quelle convocation ?"
"Celle-ci." (en me montrant un bout de papier que je n'ai jamais vu de ma vie... J'ai surestimé l'administration française... Je me revois en vanter les mérite et dire que ce n'est pas si pire et me trouve complètement ridicule... J'ai été trompé ! À moins que ladite convocation se trouve dans ma boîte au lettre... Je ne sais plus. Je me risque...)
"Je n'ai jamais eu de convocation."
"Mais voyons ! C'est impossible. Votre carte se trouve à la préfecture de votre clinique."
Un homme en arrière de la femme au guichet : "Oui, mais il y a un problème s'il a sa VM et pas sa convocation. Je vais appeler."
Finalement, l'homme découvre que ma carte est nulle part... Il y a une commotion qui se crée derrière le guichet... (Comme dans les douze travaux...) 

Après plusieurs péripéties à couper le souffle (Que je ne raconterai pas faute de temps), on me dit que mon dossier a enregistré un certain retard et que je devrai me présenter dans un mois pour la récupérer... Donc j'ai passé ma VM, mais je n'ai pas plus ma carte... Je vais retenir mon souffle en espérant l'avoir avant mon départ pour Québec.

2008-11-17

la tuberculose

Dans quelques heures, je vais enfin savoir si j'ai la tuberculose et si j'ai infesté la moitié de Paris. (C'est épidémique ?) Honnêtement, je suis un peu nerveux. Pas pour la tuberculose... Mais tu t'imagines s'ils me renvoient au Canada parce que je suis trop obèse ! À qui il s'adressait ce tu ? On es-tu rendu suffisamment intime pour se dire tu ? Tu... Comme dans tuberculose... 

2008-11-16

Paris je t'aime

Désolé, je n'ai pas beaucoup de temps pour rédiger un post... La "vérité", c'est que je m'obstine sur Facebook avec Patrick sur la notion de relativité et de diversité... Moi, je suis du bon côté (Patrick, si tu veux le beau rôle, t'as juste besoin de te créer un blog... tu sais que moi je dis que c'est celui qui tient la plume qui écrit l'histoire...), mais lui, il prêche pour la dictature d'un humanisme universel niant la propre diversité des manières d'être... Vous avez raison de hausser les épaules. (pas pour dire comme Mario : "la philo, ça suck..." Mais qu'il y a un contexte pour chaque chose, et là, c'est pas le bon.) C'est Dorothée qui a (selon moi) le meilleur argument : "Intéressant ! Je vais aller jouer à Zelda." J'adore cette fille. Elle vient du 14e (et aime les chouquettes) !

Elle a raison. Jouer, c'est reconquérir pour soi un univers de sens... La meilleure chose à faire est toujours de jouer... Dans la vie, comme dans un examen, jouer. C'est faux de croire qu'on a juste une vie à vivre... On peut en pogner plein quand on joue. Mais seulement quand on joue. 

J'ai visité l'appartement de Mathieu et Corinne... C'est beau chez vous ! Ha ha ! Je t'ai devancé Jérôme ! Je suis comme Garde qui voulait voir James Bond avant Jérôme Rousseau, juste pour lui dire "Je l'ai vu avant toi !"... C'est vraiment le fun... C'est comme dans South Park... Cartman accepte de sauver la ville seulement en échange de pouvoir jouer avec un nouveau jouet en compagnie de son ami qui lui, ne pourra que le regarder... C'est vraiment un sentiment agréable, se sentir privilégié. Mais (attention moment rock détente), c'est déjà un privilège que d'être ami avec Mathieu et Corinne. En plus, il vous envoie des biscuits par la poste quand ils vous sentent loin. (En passant, mon adresse, c'est le 31 bd Jourdan #110 Paris 75014 France)

J'ai écouté au salon Wilson (là, j'ai dans la tête Denis la Malice qui crie "Monsieur Wilson !"... En fait, j'ai plus la voix de Julie Paquette qui imite Denis la Malice qui crie "Monsieur Wilson !" car je pense que je n'ai jamais vu Denis la Malice) le film "Paris je t'aime". C'est une série de 20 cours métrage qui prennent place dans chacun des arrondissements de Paris... Il y a 20 histoires racontées par différents points de vue (vive la diversité des points de vue !), 20 histoires d'amour...

Le panorama est intéressant (et on essaie pas de créer faussement une unité...), mais particulièrement le court métrage sur le 14e. Tu vois la touristes qui "parle la française" et qui raconte rien de spécial, sinon qu'elle se sent seule et aime la ville. C'est super touchant. Ça me donne le goût de vous de faire comme Catherine et Mélissa bien chaude et de vous dire tous individuellement (attention autre moment rock détente) "je vous aime". Et je dis pas ça parce que je n'ai déjà plus de biscuits...  

 

2008-11-14

l'arc-en-ciel

Julie H. hésitait : elle ne savait pas si elle avait la force d'aller jusqu'à la station (balnéaire) Chatelet-Les Halles (rive droite...) pour assister au concert de l'orchestre de Picardie. Les billets étaient réservés depuis Belle Lurette (pas le personnage de Pellerin...), mais une drôle de maladie, de mal-être, l'empêchait de prendre le premier train. "no sudden movements" elle se disait. 
Peu sûr de moi, je ne savais pas si j'étais prêt à gravir seul les marches du Châtelet. Je ne savais rien du spectacle que je voulais aller voir. J'avais seulement envie de violons et de flûtes traversières. J'avais besoin de soleil après la pluie. J'avais besoin d'un arc-en-ciel... 
Parenthèse : Je croyais que c'était Dolly Parton qui disait : "si tu veux un arc-en-ciel, il faut que tu acceptes la pluie qui vient avant", mais finalement, c'est peut-être les stoïciens... Épi qqc qui disait ça (non Mario, c'est pas Épivarder) avec une histoire de laitues... Mais "les laitues" comme titre de post, messemble que ça fait "maudite journée frisée" Fin de la parenthèse.
Enfin, j'aurais eu vraiment hâte si seulement j'avais su quelle beauté m'avait préparé cet arc-en-ciel. Je ne savais pas que l'orchestre de Picardie, dirigé par Arie van Beek (c'est rare un chef d'orchestre qui a l'air sympathique) s'apprêtait à me faire découvrir la première symphonie de Prokofiev. Dans cette musique, j'aurais pu comprendre toute la trame narrative du compositeur, et, comme aspiré par un jet de couleurs, j'aurais pu vibrer comme aucune autre musique classique. Je ne savais pas qu'après, j'aurais attendu dans une incompréhension apaisante La Traversée de Zavaro (qui s'aurait trouvé par hasard dans la salle) le moment, vers la fin de la pièce, qui m'aurait donné un orgasme auditif. Je n'aurais pas non plus écouté les voix des The Swingle Singers, intégrées à la pièce.
 Après un entracte vraiment zen, je ne savais pas si je calerais dans mon siège en entendant "Somewhere over the rainbow" dans le medley (mis en pièce par Arlen) de tounes parlant de la pluie et du beau temps. Et j'aurais entendu un rappel des The Swingle Singers chantant a cappella une toune de "l'irlandaise" Bjork (My God ! Avoir su qu'elle était irlandaise, je m'aurais peut-être plus intéressé au travail d'Isabelle !) qui m'aurait rendu dans un état de grâce avancé. Puis, je ne savais pas que le spectacle se clôturerait avec le Tombeau de Couperin de Ravel, et surtout, je n'aurais jamais su que le rappel de l'orchestre aurait rejoué le troisième mouvement de Prokofiev (sacré Proko...)
J'aurais vraiment eu hâte si seulement j'avais su ce qu'était ce spectacle, fréquenté par les jeunes, les familles et les tantouzes, que le public aurait été chaleureux et respectueux. J'aurais vraiment eu hâte. Et j'aurais eu hâte de rire, et j'aurais rit, de me voir remettre un flyer m'invitant à aller voir en décembre prochain le London Gay Symphony Orchestra...
Mais Julie H. ne savait pas si elle allait y aller. Et je ne savais pas si j'allais y aller si elle n'y allait pas... Elle hésitait... Quel suspense... J'ai envie de vous laisser en suspens... Comme ces jours d'arc-en-ciel où on ne sait pas s'il fait beau ou gris... 

première question ouverte

J'ai eu des questions sur Facebook : C'est qui l'intello anonyme qui se dit méprisant et asociable ? Les débats sont ouverts. Certains (salut !) ont pensé que c'est No... Mais il est trop occupé... et sale... (Patrick, je te dis, arrête de lire !!!) pour avoir écrit ça. Le mot "absolu" m'a mis sur la mauvaise piste, mais je m'y suis aventurer en ne sachant pas trop si c'était vraiment lui, car je trouvais son style différent (mais Patrick est très confus depuis qu'il lit 500 pages par jour).
 
À moins qu'il a voulu brouiller les pistes, on sait que :
- c'est un homme (utilisation du masculin)
- il me connaît, mais pas trop (distanciation respectueuse)
- il est aux études ou en a fait (auto-proclamation)
- il lit de la philo (tel quel)
- il s'amuse à avoir un air supérieur et aime les sarcasmes (utilisation implicite du point d'ironie)
- il a mis "grandir" entre guillemets... (tel quel)
- C'est pas Mathieu (il aurait pluggé le mot "aigre" et "cockslapper" pour paraître à la fois distingué et vulgaire)

Faites vos jeux en répondant dans les commentaires... 
Moi je pense qu'il ne se déclarera jamais... Ça restera un mystère... Comme la récente propreté dans la cuisine du trois... 

2008-11-13

la mort

La mort, ou la mouerta comme dirait Julie P. (mais je crois que Sabri le dit également), elle nous guette et nous épie (j'ai envie d'écrire épis). Elle n'épargne pas mon blog, qui s'essouffle, peut-être pour mieux rebondir, peut-être pour mieux mourir. Les commentaires se font aussi rares ; les doctorants (DoNoMoCat) grands scoreurs de commentaires luttent pour leur survie pour passer un examen de la mort. (Je l'ai passé et j'ai pensé mourir. Plusieurs fois. On va les laisser tranquilles... Le post sur les chouquettes attendra donc.) Je ne sais pas. J'ai moins de plaisir à l'écrire il faut croire... Il y a qqc de mort... 
Mais le post sur la mort fait davantage un clin d'oeil à l'Arracheuse de temps de Fred Pellerin. Il a fait une partie de son spectacle here "on" Paris. Partie, parce qu'à force de détours, il n'a pas fait le tour complet. On s'en fiche, car avec lui, on a l'impression d'aller "quelque part". De la poésie podorythmée, sur fond de guitare western, de mots de grands-mère et de lunettes rondes. L'arracheuse de temps est son quatrième spectacle dans lequel il a intégré quelques anecdotes de spectacles antérieurs. Bref, une courtepointe qui met en son coeur la notion de mort. On en rit, on en pleure. Bon moment.
Mais habituellement, ce genre de beau moment nous berce (berce-moi l'ivresse) la soirée durant, nous caresse l'existentiel et nous projette un réenchantement possible. Malheureusement pour moi, j'ai pris une mauvaise décision. 
À la fin du spectacle, les Canadiens s'aggloméraient sur le pavé, et collaient là, comme pris d'un sentiment d'unité, d'appartenance. C'était franchement agréable. Une partie est partie dans une rumeur prendre une bière. Je pensais que l'on allait les suivre, mais une autre rumeur "nous" a attrapé au vol ; celle d'une "rencontre" possible avec Fred Pellerin en personne. Excitante perspective, mais je trouve le respect froid de bien meilleur goût. Le pauvre était visiblement fatigué, nerveux, affamé, et cherchait à demeurer nickel en capital de sympathie. Je suis resté, suspendu entre le désir de ne pas désacraliser la bête de la poésie et celui de lui arracher un bout de son temps. Je répète, le respect froid a bien meilleur goût. J'ai attendu (avec Noémi) dans l'indifférence que les autres Canadiens agissent selon leur bon vouloir. Attendre quoi ? Je ne sais pas. Mauvaise décision ? Bah... Non. Ce n'est pas elle qui causa la mort de ma veillée. 
La délégation de la seconde rumeur décida de prendre un verre unique avant de regagner la MEC (quoiqu'on ne l'avait pas perdu). On entra dans le premier bar en vue : le roi soleil. Mauvaise décision ? Certainement un mauvais bar, mais sans doute pas une mauvaise décision. Un verre dans un bar crad, c'est pas la mort. 
Je m'assois à une mauvaise chaise et hérite bientôt d'une conversation qui m'exaspère : l'authenticité. "L'esprit des veillées traditionnelles c'est dont un fun plus authentique." Je suis irrité comme les disques de la grand-mère de Fred Pellerin. "Plus authentique que ?" Du fun vécu en dansant un rigodon ou dans un manège à Eurodisney, ça reste du fun... C'est dans le domaine de l'expérience et ça me paraît louche de chercher à hiérarchiser des expériences entre elles. Ok, on peut préférer le rigodon à la montagne russe, mais ça ne fait pas de la seconde un plaisir de deuxième catégorie... Peut-être dans l'expérience individuelle, mais dans une autre, ça sera l'inverse, alors les deux ont leur raison d'être...
Mais non, les plaisirs de banlieusards demeurent ringards, et tellement moins empreints "des vraies choses", des bonnes valeurs, de ce sentiment si noble de continuité qu'il n'y a aucunement dans les banlieusardises. Je suis en infériorité numérique dans mon coin de table, alors je passe pour l'idiot et ce, même si j'ai le poids de toute mes études. (C'est toujours le plus gros qui a toujours raison... toujours.)  On argue le non-sens du bonheur que guette le nain de jardin. (!!!) J'agite l'épouvantail du manque de relativisme culturel. Mais on me rétorque textuellement : "tu devrais lire 4 ou 5 livres de philosophie pour comprendre le sens de l'existence". 
Je pense que c'est dans le top 5 des gifles que j'ai reçu dans ma jeune carrière d'intello. Le genre de gifle qui met à mort tout respect, froid ou chaud, que j'aurais pu avoir pour mon (j'hésite à dire mes) interlocutrice. Je romps le discours en terminant mon idée sur le manque de relativisme culturel, et je termine sur une réflexion sèche sur le mépris. L'interlocutrice en question (pour toi Jérôme : elle étudie en théââââtre) roule les yeux et me dit que je n'ai rien compris à sa pensée (supérieure ?) et qu'elle ne dit pas que les banlieusards sont inférieurs, mais que... (je n'ai en effet pas compris, parce que il me semble qu'elle a parlé de sens de l'existence, mais ça revenait à dire qu'ils étaient inférieurs. Enfin, ça doit être vrai que les banlieusards sont inférieurs.) J'ai tourné le dos et je militais en faveur d'un départ imminent. Ma soirée était morte. 
J'aurais aimé être capable d'envoyer autant d'ondes négatives qu'Émilie choquée (c'est rare, mais c'est mon idole d'émettrice d'ondes) ou d'envoyer une réplique assassine (du genre : "Si vous troquiez dans votre pensée "banlieusard" par "juifs", vous risqueriez d'être pendus sur la place publique") un propos trempé de mépris (du genre : "Je sors justement un bouquin sur le nain de jardin, vous devriez lire un peu"), faire une power moue parisienne, ou une crise théâtrale, mais je n'ai rien fait. J'ai tourné le dos et quitté sans saluer. C'est là ma mauvaise décision ? Non. Entre Canadiens, on s'est compris.  
En fait, je regrette d'avoir engagé le débat. (C'est moi qui a commencé.) J'ai suicidé ma soirée. Je ne dirai pas que j'ai perdu mon temps ; j'ai consolidé ma position et mon identité de banlieusard heureux. Je n'aurais simplement pas dû intervenir dans leur beau petit bonheur de se retrouver, de s'unir, dans une certaine communitas d'intellos méprisant la banlieue et leur propre origine banlieusarde. J'ai fait violence à leur univers de sens. Et ça, ce n'est pas bien. J'aurais dû inviter à l'ouverture. J'ai défendu plutôt que laisser circuler les idées. J'aurais dû éviter le débat en me sachant fermé à l'idée de me faire mépriser. Conclusion : ils ont certainement durci leur position sur le vide existentiel des banlieusards. Je n'ai pas aidé la cause de la tolérance, de l'harmonie, de l'ouverture. J'ai débattu plutôt que dialoguer, et j'en suis peu fier. Je suis le seul responsable de la mort de ma soirée.
Au moins, j'aurai contribué à les lier entre eux. Les meilleurs liens ne sont pas ceux que l'on tisse entre nous, ensemble, à force d'intérêt commun. Ce sont au contraire ceux créés par la solidarité, ceux que l'on érige ensemble, contre. Contre un idée, contre une situation, contre un groupe de personnes, contre un banlieusard obèse qui trouve son bonheur parmi les nains de jardin. 
Pour tout dire, ça m'aide aussi de m'ériger contre. Contre cette image de l'intellectuel. Ça ne fait vraiment pas de moi dans le court terme un meilleur être humain, plus ouvert et plus tolérant, mais ça va faire du bien à ma thèse. C'est tout de même étrange que je doive faire mourir une partie de mes valeurs pour ainsi les obliger à renaître (je ne m'amuserai pas avec "re(con)naissance", mais j'en ai envie) plus fortes. Ça confirme l'adage de Fred Pellerin : la branche de la mort doit vivre sur le tronc de la vie.   

2008-11-12

le souvenir

Hier, jour du souvenir. J'ai fait mon devoir de mémoire et je me suis rendu en courant à la petite église St-Eustache avec Julie P. (sensible au genou) et Noémi. Julie H. est venue nous rejoindre. En fait, elle nous attendait. Il y avait un concert de l'Orchestre symphonique de la Garde républicaine. Ils ont entonné une Marseillaise qui m'a fait vibrer ma nouvelle fibre française. Ils ont joué la septième de Beethoven (encore lui !), mais avant, ouff, il y avait lecture de lettres rédigés pendant la Grande Guerre avec un fond de musique de Thilloy... Je ne savais pas qu'un souvenir qui ne m'appartient pas pouvait être si douloureux. 
En fait, c'est faux. Cette Guerre vit dans une part de mon identité culturelle. Même si je ne suis pas Poilu, c'est mon devoir de citoyen de l'actuel que d'en pleurer et d'inviter les générations futures à en pleurer autant. Pleurer de vouloir vivre libre. 
Sur ma joue coule aussi une pensée pour le Congo. Car se souvenir, ça doit aussi concerner notre mémoire à court terme...

les rumeurs

Je tiens à démentir toute suite cette rumeur qui ne court toujours pas : je ne couche pas avec Noémi ! J'en aurais certes envie, mais je ne pourrais avoir ni la prétention (elle est tellement belle) ni le désir (je suis un homo comme ils disent) ni l'irrespect (nous sommes tous deux engagés) ni l'irrespect (parce que je me manquerais et lui manquerais de respect aussi) pour le faire. En fait, je ne coucherai jamais avec Noémi. Ça ne sera qu'une rumeur.  
Pourquoi une rumeur ; parce que j'ai reçu un appel d'une fille qui se trompait de numéro de chambre... Pensant que c'était Noémi, je me suis mis à lui parler de ma voix chaude et sensuelle... (PS Tendresse) La honte ! Mais mon dieu que j'ai ri. Là, je me dis que je vais avoir la réputation de tombeur... 
La rumeur que No avait allumée sans jamais explicité a été mise au grand jour ce soir : je sais pourquoi M. Paquet a claqué la porte du CÉLAT : il refusait de s'excuser d'avoir traité un autre prof de révisionniste (heu... pour une traduction, consultez google, je ne sais même pas c'est quoi, mais si j'ai bien compris, c'est comme une maladie honteuse chez les historiens). C'est là qu'on voit que l'orgueil, c'est vraiment juste une version adulte de l'enfantillage. 

2008-11-09

le siège

Noémi et Julie P. m'ont amené voir à la Maison de l'Allemagne un concert de piano ; les trois premières sonates de Beethoven. Le gars s'est assis sur son siège et a fait sa job. Un peu comme on fait sur un siège de toilette (petit clin d'oeil scato parce que je sais que Mathieu adoooore ça). Il a sans doute fait une grosse job, car de mon siège à moi, j'ai vraiment trouvé que c'était de la marde. Ça m'a laissé aussi froid que... (pour éviter d'être vulgaire, imaginez-vous un superbe jeu de mot entre les concepts de siège de toilette et de froid... bécosse, la nuit, la nuit l'hiver dans une bécosse quand le dernier a oublié de baisser le siège, je ne sais pas.) Mais je me dis... Dans le fond, il a fait ce qu'il avait à faire... Et c'est déjà mieux que moi... qui rêve... Je devrais arrêter de chercher à faire ma job dans mon lit...

2008-11-08

les boutes

J'ai dans la tête la phrase "C'est pour la petite bourgeoisie qui boit du champagne" de Discobitch... Du grand Art... Mais je ne connais pas le reste de la toune... Ce n'est qu'un bout.
Je devrais vous raconter la semaine avec mon chum et Garde, mais j'en perds des boutes... D'ailleurs, j'ai perdu un boute de dents (Julie P. accuse les menthos...)
Résumé de quelques boutes, par ci par là de la semaine avec Jérôme et Stéphanie
- Jérôme nous a traîner à un concert d'orgue à Val-de-Grâce. Il y avait deux organistes qui jouaient en même temps (un peu comme le sketch des Denis Drolets "on parle en même temps") sur un minuscule orgue derrière une grille, un public monstre et typiquement français et un médiateur qui parlait comme Georges Brassens (i.e. avec 5 hamburgers dans la bouche).
- On a bouffé dans un aubarge cher, mais sympa parce que c'était le seul resto ouvert à des kilomètres à la ronde... 
- Garde n'a pas réussi à avoir sa tour Eiffel en bleue, car il m'a manqué de piles pour l'appareil-photo. C'est pour ça que je ne vous parlerai pas de la ballade en bateau mouche que nous avons fait après.   
- À l'hôtel, Garde a encore payé un drink hors de prix à Jérôme... C'est leur tradition de voyage. Mais celui-là, il a passé de travers... C'était un shooter de gin sans glace et sans citron avec du tonic flate dans une bouteille à part... 8 euros l'unité... 
- J'ai eu mon premier cours français. J'adore. Pendant ce temps, Jérôme et Garde n'ont pas fait plein de choses. 
- Jérôme a trouvé que les chouquettes (les timbits français), c'est de la marde. Il avait l'air un peu marabout, alors on a arrêté mangé une tite salade. Quant à Garde, elle a découvert qu'entre le monsieur et la madame, elle aurait préféré croquer la madame... Elle s'est promis d'essayer ça un jour. 
- Après, on à continuer à rien faire, parce que le lundi, tout est fermé. (Le petit Palais, les invalides, etc., etc., etc.) 
- Marabouts, Garde et Jérôme ont vidés ma réserve de bonbons. 
- On est allé mangé au Bistro 32 : pas cher pas cher. Mais rien à raconter.
- Le mardi on est allé en Loire visiter deux châteaux : Chambord et Cheverny. Extraordinaire. 
- On a arrêté à Blois pour constater qu'à Blois, tout est fermé le mardi... Grrrr.
- On est resté pris dans un embouteillage monstre vers Paris... Mais on a découvert Radio Mon Chéri. Ou qqc du genre... "Question de feeling..." 
- On a soupé au resto de l'hôtel et on a reçu le pire service du monde. J'ai fait une démonstration de mon nouveau côté français. On a eu une réduction sur la facture. Il y a une faille dans mon character...  
- Barrack Obama. 
- Le lendemain, on est allé au musée Grévin. 20 euros, c'est du vol ! Mais ça vallait quand même le coup. 
- Garde a croqué la madame, mais ça lui a levé le coeur... Elle va en rester au Monsieur...  
- On a arrêté à la Madeleine, au Fauchon, aux Invalides, etc., etc., etc. 
- Le soir, Garde a bu une crêpe au rhum et elle était bien chaude. 
- On a acheté du vin pour ramener à l'hôtel et j'ai acheté par mé-Garde un ouvre-bouteille Laguiole hors de prix...
- Jeudi matin, on a passé dans un marché public et Jérôme trouvait que ça craignait... En fait, il est toujours mara-bout quand il n'a pas mangé... heureusement, on lui a trouvé une place où mangé un breakfast à la ricaine... mais Garde avait pas faim, alors elle a presque pas mangé...
- Garde était marabout (pour une fille, doit-on dire maraboute ?) donc on lui acheté un petit qqc dans une boulangerie, Jérôme a découvert les macarons (les jos louis français).  
- On a marché jusqu'à l'Institut du monde arabe et Garde a trouvé ça laid. Finalement, le petit qqc n'était pas suffisant. Alors on est allé se taper un chocolat hors de prix chez Angelina. Extraordinaire.
- Le soir, on est allé voir le spectacle "Je m'voyais déjà". Nos billets 3e classe se sont vus transformés en 1ere classe. Vive la basse saison ! Kitsch à souhait, on était le bon public cible. J'ai encore sorti mon nouveau côté français à une petite madame qui parlait pendant le spectacle.
- Le lendemain, Garde a magasiné sur Rivoli et on a enfin vu l'exposition du Petit Palais.  
- On est allé voir James Bond pour que Garde aille le plaisir de narguer Jérôme Rousseau de l'avoir vu en français avant lui... 
- On est allé mangé de la fondue près de Notre-Dame et on a écouté la StarAc... 
- Jérôme et Garde sont partis samedi matin... Je suis en dépression mineure.
En plus, j'ai perdu un boute de dent