2009-07-03
la mort
Je me suis en effet enterré, avant de partir. Je devais, vous me connaissez, accomplir un acte symbolique pour marquer la rupture. Alors le vendredi j'ai pris mon nain de jardin voyageur, qui m'a observé à tous les jours... Pour mon dernier repas, j'ai choisi une soupe tonkinoise, du pho 14, que j'ai partagé avec ma disciple, Sabrina (il y avait aussi un homme d'affaire propret et un chinois étrange aussi, mais on leur parlait pas). J'ai pris l'oignon, le basilic, les fèves germer et j'ai dis à ma soupe : Tenez ! et mangez en tous, ceci sont des légumes livrés pour vous. Puis, j'ai pris la sauce rouge et ai fait une belle spirale en disant (en silence) : Tenez ! et buvez en tous, ceci est mon bouillon livré pour vous. Vous ferez cela en mémoire de moi. Puis j'ai pris une bouchée en me fermant les yeux... (Bon, ma photo facebook est comme une reprise de ce moment de grâce, mais ça reste la même soupe, mangée pour vous...) Après la communion, bon habituellement, j'aurais dû me faire endurer un calvaire, mais j'ai préféré filer tout droit vers le cimetière. J'ai choisi nulle autre que le Père Lachaise...
J'avais un but : enterrer mon nain de jardin. J'ai regardé sur le plan la manière de me rendre à l'endroit précis où je voulais qu'il repose en paix. C'était simple : marcher tout droit jusqu'à la chapelle, tourner à droite sur la rue du dragon... Et bien j'ai marché tout droit, j'ai vu la chapelle, et je ne sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai dévié de ma trajectoire. Je ne sais pas où j'allais, mais je marchais, et je gagnais un chemin que je savais pourtant ne pas être celui du dragon. Tout me semblait normal. Puis je rencontrai la première tombe bien décorée. J'ai lu le nom et ça m'a comme réveillé d'un coup : Gilbert Bécaud. J'ai eu un mouvement paradoxal dans mon corps : mes jambes sont devenues molles et un sourire a éclairé mon visage... C'est sur un air de Gilbert Bécaud, "c'est la rose l'important" que nous avons enterrés ma grand-mère paternelle. J'étais à la fois stupéfait et rassuré... Rassuré de quoi ? Je pense qu'on le sait tous... Je suis resté là à attendre, comme on attend quelqu'un en train de parler à quelqu'un d'autre. J'avais la très nette impression de permettre à ma grand-mère de rencontrer son idole. Puis, après cinq minutes, je me suis dit que ça suffisait, je suis reparti, puis l'idée que je n'avais pas pris de photos commença à m'obséder... Je suis retourné... et j'ai pris les photos... cinq... de la tombe de Gilbert Bécaud. Je me suis surpris à lui dire merci en quittant.
Paris me sembla radieux. Tout était paisible, comme dans un cimetière. Celui-ci s'est alors révélé dans toute sa sinistre beauté. Mais je devais enterré mon voyage... Après plusieurs errances, je trouvai enfin la 28e division... Et j'ai trouvé la tombe sur laquelle poser mon nain. J'ai prononcé : "Les sciences sociales, c'est un combat."
J'ai posé mon nain de jardin sur la tombe de Pierre Bourdieu, ou sur la pierre de Tombe Bourdieu... Quand il a touché le roc, j'ai pensé "t'es mort"... Polysémique... Et comme un enfant, mais comme un enfant, j'ai ri... J'avais (tré)passé... Et je riais... Je prenais des photos du résultat, et je cachais mon fou rire. Heureusement, j'étais seul. En le quittant, je lui ai dit un aurevoir silencieux comme à un défunt. Et je quittais, en souriant bêtement. J'avais enterré mon voyage à Paris...
Je me suis dirigé vers la lumière, et je me suis assis à un café pour prendre un coca... Je prends toujours un coca quand je me sens en voyage... (parlez-en à Mélissa, encore scandalisée du nombre de coca que j'ai bu à Budapest...) Je venais de commencer mon voyage vers l'autre monde... Le soir même, j'ai dit aurevoir à mes amis dans le cadre d'un party où personne n'avait le coeur à boire, en prenant bien soin de m'assurer qu'ils allaient savoir comment trouver la paix... Je suis entré dans ma chambre plutôt tard... Le lendemain, je me suis terré dans ma chambre, comme le samedi des lumières (bon, j'ai sorti pour une commission, mais pour l'exercice de style... disons que je suis resté dans ma chambre, le rideau de fer fermé comme un tombeau...) J'ai fait ma valise tranquillement... Le dimanche, je suis parti. Une gitane m'a chanté des chansons avec son haut-parleur jusqu'à ma station, pour me narguer... et j'ai quitté ce monde.
Adieu, blog cruel...
2009-06-13
le bilan
- J'ai assisté à près de 200 heures de cours (j'exclue les heures de séminaires et de conférences), j'ai donc presque doublé le nombre d'heures recommandées pour la scolarité doctorale française, en une seule année (ils demandes 120 heures dans tout le doctorat). J'ai été (et je serai) absent quelques fois en raison de mes absences au pays.
- J'ai presque publié un livre (en cours... en cours...)
- Je codirige deux numéros de revue (en cours... en cours...)
- J'ai rédigé un article et demi (en cours... en cours...)
- J'ai organisé deux colloques.
- J'ai donné deux conférences (bon, je sais, c'est un peu looser mon affaire, comme si je ne pouvais pas présenter dans un colloque que je n'ai pas organisé... Mais on a eu tellement de financements dans les deux projets, que je me dis que c'est bien... quand même...)
- J'ai un compte-rendu de lecture en branle...
- J'ai maintenu en vie (moins vers la fin, mais quand même) un blog assez visité (du moins, je crois) en composant 141 posts (pas tous publiés et pas tous composé par moi) de longueurs variables (aucun mot à 10 pages), sans compter ceux supprimés et ceux que j'ai composé dans ma tête sans les accoucher.
- J'ai reçu je ne sais pas combien de commentaires, mais j'en ai reçu beaucoup... (en fait, j'aurais voulu faire le décompte des commentaires et évaluer qui en a écrit combien... mais je trouvais la job trop dolanienne pour simplement montrer que Patrick en a écrit plus, notamment car il signait sur un nouveau message, que Catherine m'avait envoyer le plus de becs et que Mathieu m'avait le plus envoyé chier)...
- Je me suis fait plusieurs contacts professionnels, 64 nouveaux amis Facebook et des amis sincères
- J'ai reçu beaucoup d'invités, mais si je compare ma productivité en heures investies en hospitalité à celle de Sabrina et Guillaume, j'ai tellement l'air minable...
- Je suis resté stable en poids, ce qui est décevant étant donné ma progression dans le premier trimestre.
- Je ne suis pas totalement ruiné et il m'est resté quelques sous pour m'acheter deux bouteilles de Champagne (Mumm et Ruinart, quand même) une pelle à tarte Pylones et du chocolat aux amandes caramélisées à la pointe de sel...
- J'ai visité (et plusieurs fois les principales attractions de Paris. Lors d'une visite ultérieure, je devrai essayer pour un voyage total : les buttes Chaumont, le château de Versailles, la Conciergerie, la Sainte-Chapelle, et... enfin. Sinon, j'aurai aussi visité Berlin, Budapest, Cheverny, Chambord et Lyon.
- J'ai dû boire autour de 100 litres d'alcool, dont une proportion étonnante de Bordeaux Chateau Lataste et de Gin-7up...
- J'ai mangé autour de 24 grandes soupes tonkinoises au boeuf saignant (avec ou sans supplément de viandes) au Pho 14.
- J'ai été voir 4 films au cinéma et écouté quelques séries, mais je n'ai pas encore écouté Jesus Camp et n'ai donc pas atteint mon seul objectif... Pour compenser, j'ai pleuré comme un con devant une usine islandaise désaffectée dans le docu-spectacle sur la tournée de Sigur Ros.
- J'ai poké 211 fois Mathilde et commenté davantage de statuts de mes amis Facebook.
- J'ai chiqué 814 menthos et perdu une dent.
- J'ai fumé autour de 25 allumettes.
- J'ai vu Noémi faire 19 arabesques et chanter 48 fois "Y'a trop d'beaux gars".
- J'ai dit "Toot" à Julie P. 29 fois.
- J'ai mangé 78 fois des pâtes avec une canne de sauce à la cuisine du 3 et davantage de Bounty sur le chemin de l'école.
- J'ai pilé 5 fois sur de la merde de chien et vomit qu'une seule fois dans la chambre des parents de Vincent Auzas.
- J'ai parlé à mon chum à presque tous les jours.
- J'ai sacré après 8 gitanes, mais espère avoir conjuré le mauvais sort en donnant 2 euros à l'une d'elle aujourd'hui même.
- J'ai passé 2 boîtes de lessive et 7 pots de miel, mais je n'ai pas passé au travers de mes pots de ketchup, de mayonnaise et de confiture au figue.
- J'ai eu envie de crier "Salope !" de nombreuses fois et pas toujours de manière justifiée.
- Je n'ai pas travaillé concrètement sur ma thèse, mais j'ai pris autour de 350 pages de notes pour m'aider à le faire.
- J'ai volé un stylo, un livre (à Vincent) et du poivre noir, mais me suis fait voler 2 ouvres-bouteilles (dont un Laguiole), 2 verres de Nutella, 4 fourchettes, 2 couteaux, un bol-assiette, du poivre 4 couleurs, deux éponges, une bouteille de savon à vaisselle et sans doute plusieurs autres trucs. Pourtant, je persiste à me sentir coupable pour les vols que j'ai commis.
- Je n'ai jamais réussi à retirer l'enveloppe usagée de condom de la craque de mon lit. J'ai cependant ajouté à l'inventaire pour le prochain résident : un stylo (celui que j'ai volé), un paquet de gomme, un bouchon de bouteille de vin et une boîte vide de Mikado (celle là, je suis sûr que je peux l'atteindre, mais je trouve que ca fait de la bonne pub pour cette collation exceptionnelle.) Sémiotiquement, ces reliques résument étrangement bien mon séjour... (En ce qui a trait le condom, je tiens à spécifier que je le prends dans le sens "vide" et non pas "usagé"...)
Il faut cependant spécifier que le réel succès de mon bilan réside dans une valeur profondément qualitative. Je remercie Julie P. pour cette conclusion : ce sont mes épreuves de mises à distance qui m'ont réellement fait grandir. Comme quoi, flâner, c'est s'émanciper.
2009-06-10
Les mensonges de Jocelyn
Comme à chaque fois que quelqu’un le visite, Jocelyn exige un post pour son blog. Voici le mien. J’ai décidé de dénombrer et d’expliquer les plus grands mensonges et exagérations de Jocelyn lors de notre escapade à Paris. Les voici :
1. Les Parisiens sont chiants :
Après plusieurs jours à côtoyer les fameux Parisiens, nous n’avons pas pu utiliser la moue que nous avions tellement pratiquée. Effectivement, Jocelyn nous explique maintenant depuis un an que la moue est essentielle afin de survivre à Paris. Que Nenni! Des préposés à l’information du métro aux serveurs dans les restaurants, tous ont été aidant, compréhensif et je dirais même… aimable!
Vous voulez voir des employés absolument écœurés de fréquenter des touristes, je vous conseille une visite au mont St-Michel. C’est abominable.
2. Il n’y a pas de joggeurs à Paris :
Lors de notre première journée de visite, Jocelyn affirme : «À Paris, il n’y a pas de joggeurs. Le jogging est une activité qui ne se pratique pas dans la ville, même que ceux qui osent faire du jogging font rire d’eux ». Calomnie! Après cette affirmation, Corinne et moi nous sommes amusés à compter le nombre de joggeurs que nous rencontrions : après une centaine, on s’est un peu tanné.
Jocelyn vous dira que la plupart des joggeurs sont autour de la cité universitaire, où sont logés une grande partie des étrangers. Faux! Quand tu vois des joggeurs à Châtelets-les-Halles, tu commences à être passablement éloigné de la cité u!
3. La station de métro Châtelets-les-Halles est surpeuplée et impossible à comprendre :
En parlant de la station Châtelets-les-Halles, Jocelyn, toujours à notre première journée de visite, nous affirme que cet endroit est horriblement occupé et qu’il est souvent difficile de s’y retrouver, surtout quand une foule gigantesque t’empêche de bien regarder les indications.
Nous arrivons à la station en question : pas un chat! Vide! On pouvait circuler sans problèmes, prendre tout le temps pour s’orienter. Jocelyn nous dit : «Vous êtes vraiment chanceux, à l’heure de pointe, c’est mongol!». Quelques jours plus tard, à l’heure de pointe, nous nous dirigeons vers Châtelets. Jocelyn, avec un brin de panique dans les yeux, nous regarde en disant «maintenant, faite attention et suivez-moi bien, il va y avoir du monde!».
Les portes ouvrent et quelle surprise, quelques personnes attendent paisiblement le métro, aucune bousculade, ce n’est à peine si je frôle quelques passants. Jocelyn Gad.bois, vous êtes un sacré menteur!
4. L’institut du monde arabe est magnifique le soir :
Un soir, Jocelyn nous guide vers l’Institut du monde arabe qui, selon lui, est un bijou de l’architecture et est particulièrement beau le soir.
Nous arrivons pour découvrir que les lumières sont éteintes. Ce que nous voyons est un édifice de verre bien normal. Je commence à croire qu’il n’y avait même pas de lumière le soir, que le tout est un incroyable subterfuge.
5. La bouffe à Paris est immonde :
Pendant l’ensemble de notre séjour à Paris, Jocelyn nous martelait sans cesse que la nourriture de Paris est infecte, qu’il faut aller à Lyon pour découvrir la vraie cuisine française.
Nous avons déjeuné, dîner et souper au resto pendant l’ensemble de notre séjour et tous les repas fut délicieux. Du «Cochon à l’oreille» à «l’Arôme» sans oublier «le Tambour», le «Clou de Paris», le «Pho 14» et «Paul», chaque repas fut exquis, des exemples parfaits du niveau exemplaire de l’art gastronomique typiquement français.
Il reste que l’ensemble des restos fut des suggestions de Jocelyn qui nous guida afin d’éviter les établissements de moins bon goût.
Tout de même, FABULATIONS! Nous n’avons pas eu de mauvaise expérience culinaire à Paris, donc nous pouvons affirmer sans exagération que Jocelyn est l’incarnation du mensonge, je l’affirme haut et fort, les restaurants de Paris sont excellents.
6. Il y a tellement de monde au Pho 14 le midi qu’il est impossible d’avoir une place assise :
À notre dernière journée de visite, Jocelyn nous apporte à la soupe Tonki. Il nous avertit : «Habituellement à cette heure, il y a une ligne d’attente qui se rend jusqu’au coin de la rue ». Vous pouvez deviner la suite : aucune ligne, le resto est presque vide (à l’exception de la terrasse) et la nourriture fut excellente (voir mensonge précédent).
En plus, le Pho 14 a, selon Jocelyn, la fâcheuse réputation d’accueillir des enfants laids. Tout le contraire, pendant notre repas une famille avec un petit bébé tout joufflu sont venu s’assoir près de nous. Comme disait si bien Gerry Boulet, Jocelyn nous a monté un beau grand bateau!
7. Jocelyn a de la classe :
Finalement, avec ces grandes études universitaires, ses colloques et ses nains de jardins, Jocelyn prétend avoir de la classe. Quelques heures avant de prendre notre avion, nous nous retrouvons à une fête de la MEC. Nous arrivons vers 22h30, soit après le souper. Jocelyn a pris quelques verres, il est jovial.
Plus la soirée avance, plus les inhibitions de Jocelyn se relâchent. À un certain moment, il se retrouve avec deux superbes femmes sur ses genoux, assez pour faire crier de jalousie ses amis hétérosexuels.
Quelques heures plus tard et après plusieurs rhum and coke, Jocelyn nous interpelle :
- «J’ai foncé dans la porte patio avec mon drink en pensant qu’elle était ouverte!»
Je lui demande, «est-ce que quelqu’un t’as vu?»
- «Non!»
Je lui rétorque «ben ta gueule, dis-le pas à personne, c’est mieux comme ça!»
- «C’est pas grave, ch’ui chaud pis on s’en câlisse!»
Bravo Monsieur Gad.bois, je m’efforcerai à vous rappeler cette histoire gênante, et ce, pour le reste de votre vie.
Il est aussi intéressant de mentionner que pendant la fête, Jocelyn s’est étendu de tout son long sur la piste de danse. Ce n’était pas intentionnel. Je n’ai malheureusement pas été un témoin visuel de la scène (j’ai un faible penchant humoristique pour les gens qui tombent!), c’est Jocelyn qui me l’a répété 3 fois en quinze minutes.
La touche finale, lorsque Corinne et moi étions sur notre départ à 3h du matin pour prendre notre avion, Jocelyn m’a dit qu’il m’aimait bien et que j’étais un «ben bon gars». Jocelyn était officiellement saoul mort.
À regret, je n’étais pas là pour voir la fin du party. Le post de Jo sur la mort de son adolescence me donne une bonne idée du reste de la nuit.
Malgré ses mensonges odieux, notre voyage à Paris n’aurait pas été le même sans l’aide de Jocelyn. Grâce à lui, nous sommes restés éveillés pendant 33 heures lors de notre arrivée à force de déambuler dans la ville, ce qui nous a permis de définitivement briser notre décalage horaire.
Merci de nous avoir suivis partout et de nous avoir fait découvrir ta vision de Paris.
Malgré tes mensonges, tu avais bien raison pour un truc, les gitanes sont réellement haïssables!
2009-06-04
la prophétie
Je vous le dis, la fin approche.
En"fin", je ne finirai pas le cours, car je rate, ironiquement, le dernier... C'est génial, car en ne finissant pas le cours, je laisse la fin planer... comme si elle n'existait pas, et le sujet du séminaire me hantera... Mon cours de magie aussi... Donc je reviendrai avec de nouvelles hantises scientifiques : je chercherai, dans mes travaux, à clore en vain le cours...
Mais cette fin coïncide aussi avec la fin de mon voyage et par conséquent la fin de mon blog. Me voilà depuis quelques semaines à ne rien faire d'autres que travailler et je n'ai rien à dire (quoique Mathieu, Corinne, Dorothée et Émilie sont en dettes d'un post chacun... je rejette donc le blâme sur eux).
Ce sera la fin du surréalisme et le retour à la réalité.
Ce sera la fin de mon blog, avec mes salutations distinguées.
Ce sera la fin d'un monde que l'on scellera avec un ruban doré...
L'histoire se repliera sur elle-même et s'achèvera, dramatiquement ou non.
Contrairement aux blogs de maman, ce projet aura une fin, et mourra avant moi. C'est lui qui se sera prolongé en moi et non l'inverse.
Ça sera une fin heureuse, pour moi.
Je vous l'annonce, la fin est proche et elle vous amènera avec moi. Ça sera aussi, du moins, je l'espère par pure prétention, votre fin.
Et je vous convierai, pas tous ensemble (je déteste mélanger des univers... ce sont les (al)chimistes qui s'amusent à faire ça), à de joyeuses funérailles.
La fin du blog approche, sans messes ni messies... Ca sera la fin, la fin d'un monde, heureux d'avoir existé, qui s'effacera sans traces. Il s'évapora d'avoir toucher à ses ambitions : n'avoir relaté que des moments de flâneries, et ses autres kétaineries...
2009-05-24
Avis de décès
2009-05-20
les parfaits
Vivement le retour de Mathieu à Paris !
Non, mais c'est tannant ! J'ai un chum plus-que-parfait, qui sait parfaitement qu'il est parfait il est vrai, mais n'empêche qu'il est parfait, et des quelques fois qu'il ne l'est pas, bien il réussit à nous faire croire qu'il l'est quand même, alors on ne s'en sort pas ! J'ai un chien parfait (quoique mon chum parfait lui a inculqué full de défauts, ça va au moins m'occuper à mon retour) dans un condo de gens parfaits (même si je ne lui suis pas)... J'ai une famille et une belle-famille parfaite. Mes amis sont pour la plupart des gens parfaits, qui répandent autour d'eux la perfection... Je suis à Paris, dans une ville qui se pense ô combien parfaite dans son monde où les banlieues n'existent pas... Je lis des blogs sur des familles parfaites (bon, Henri est malade, Ellie semble enfin se décider à commencer à avoir des défauts et Ophélie, ça reste à prouver, car on ne peut pas s'autoproclamer parfaite). Je sors d'un meeting parfait avec le sociologue des JHA, qui m'a aussi parfaitement remis à ma place sur une de mes positions...
Mais bon, je n'étais pas le seul qui défendait cette position...
Nous, les imparfaits, quand on est pas "tout seul", on s'en caliss. On ne peut pas vraiment être humilié, en groupe. Peut-être un peu au hockey, je ne suis pas ça... (Oh ! phrase polysémique) C'est pour ça qu'une société, ce n'est jamais parfait. Pis c'est pour ça aussi qu'elle s'en câlisse de ses imperfections. En groupe, on ne cherche pas à se dépasser... On se suffit. C'est le but du groupe. Se suffire. C'est le but du couple aussi. (C'est pas très sexy dire "Mon chum me suffit", mais c'est plutôt polysémique)...
En passant, Nouvelle : Patrick et Catherine sont officiellement en couple, pas ensemble, mais séparément, chacun avec des gens parfaits. Soupir.
Là, je suis tanné d'être entouré de gens parfaits. J'ai l'impression d'être constamment un boulet. En groupe, je me sens "tout seul" d'imparfait.
J'ai envie de boire. Samedi, c'est le bal. Ça va être une autre estie de soirée parfaite, avec plein de gens parfaits (et Mathieu), habillés parfaitement. Je vais tellement m'en câlisser de cette perfection... Oh yeah ! Champagne !
2009-05-15
l'avant-goût
Julie P. s'est noyée hier dans un verre d'alcool. Aujourd'hui, elle repose en paix.
2009-05-13
2009-05-05
Cortés et les hommes en or
Aujourd'hui, j'ai perdu la moitié de ma journée à la 3e rencontre parlementaire sur les jeux intitulé "Jeux d'argent, Internet et droit communautaire : comment adopter (oups, adapter, désolé) le modèle français ?" Le colloque visait à "débattre" de la réforme des jeux qui va ouvrir (dès le 1er janvier 2010) le marché des jeux de hasard et d'argent "à la concurrence", c'est-à-dire aux casinos en ligne. Plusieurs gros bonnets et notamment la ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités territoriales (une sorte de ministère du colonialisme ?) et le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique (le poste qui veut qu'on lui ramène des trésors). Le mot d'ouverture du rapporteur, chargé de répandre la bonne nouvelle sur la réforme, est plutôt enthousiaste :
"La réforme des jeux qui s'annonce promet de révolutionner plus d'un siècle de pratiques françaises en la matière. La nécessité d'ouvrir le marché à la concurrence permettra de se conformer à la demande de la Commission européenne, mais aussi d'adapter notre cadre législatif aux nouveaux jeux et aux nouveaux usages en vigueur. [...] Dès 2010, le poker et les paris sportifs devraient être autorisés en France, répondant à une sorte de demande des joueurs et permettant d'encadrer un secteur qui est de toute façon devenu une réalité. [...] L'enjeu du projet de loi sur lequel le Parlement devra travailler avant l'été est donc de trouver un juste équilibre en termes de régulation du secteur, de fiscalité, de lutte contre les sites illégaux, le blanchiment d'argent et de prévention des addictions. C'est aussi d'assurer l'ordre public et social, tout en s'adaptant à un nouveau marché."
En fait, ce ne fut pas un débat de fond sur la proposition de réforme. Celle-ci a été accueillie au Parlement avec une écrasante majorité (de l'ordre de 500 contre 30... je ne me rappelle plus). Au contraire, le débat concernait la manière de réglementer par exemple l'octroi de licences et d'intégrer ces nouveaux concurrents. Vivement le bris du monopole étatique... Mais à quel point faut-il contrôler les casinos ?
J'avais envie de m'arracher les cheveux et traiter tous ces bonnets de cannibales ! (Ou "Bandes de chacals ! Vous allez crever comme des chacals !" comme me le suggère Mélissa) En fait, j'avais exactement la même indignation qu'avec les crânes maoris, sauf que là, je n'ai pas attribué cette différence dans la manière de considérer les ethos du jeu en ligne comme un écart culturel. Là, je les trouvais misérables, peu informés et d'une naïveté regrettable. J'ai eu l'impression de voir la France s'effondrer devant moi, se détruire comme elle a détruit les peuples de ses (anciennes) colonies. J'ai eu une minute de silence dans ma tête, comme par respect pour ma mère-patrie, mourante et délirante. Dans ce silence complet, j'ai entendu le rire vengeur des millions d'âmes qu'elle a tuées dans sa longue vie et j'ai pensé à ce que serait Paris, dans quelques années, au crépuscule de sa gloire.
En fait, personne autour de la table ne semblait contre les casinos en ligne... Pas même la pauvre sotte qu'ils ont invitée pour présenter (dans le désordre, avec la voix tremblante et l'érudition absente) quelques chiffres sur le jeu excessif, question 'en parler. L'essentiel de son propos, et je ne caricature pas, disait ceci : "le joueur compulsif" (car ils ne font pas encore la distinction entre compulsif et excessif) "a un lourd fardeau fiscal". Son discours en était un de sensibilisation ! J'étais outré par le manque flagrant de contenu, comme si on se foutait éperdument de ces joueurs. Pour ajouter au sundae, elle montra la progression des problèmes de jeu à cause des casinos en ligne (les joueurs compulsifs, et notamment ceux qui habitent loin de casinos, peuvent désormais rester à la maison) et, dans une parfaite incohérence, elle conclut que c'est pour cette raison qu'il est essentiel d'accorder des licences aux casinos en ligne...
Cette législation est selon eux une arme efficace pour le "jeu responsable"... En fait, j'ai compris que pour eux, la responsabilité appartient essentiellement au joueur et la responsabilité du casino en ligne est de lui rappeler (lui dire combien de temps et d'argent il a joués, qu'il peut arrêter, qu'il existe des psychologues, qu'il peut s'auto-exclure du site, etc.) Le Président de la Commission supérieure des jeux a même balancé qu'une institution consultative chargée de mettre en place et de faire respecter ce souci de responsabilité serait seulement temporaire étant donné que le marché s'autorégulerait... Ouch !
Le plus sain selon moi fut le responsable de la police des jeux qui insistait sur les casinos illégaux et les mesures de répression... La communication la plus applaudie fut celle, en anglais, d'un opérateur scandinave de casino en ligne, trop bien habillé, trop enthousiaste. La première image fut révélatrice : un homme trop heureux de voir ses deux cartes, qu'il ne montre évidemment pas.
La période de questions fut horrible. Les opérateurs de casino, et ils étaient plusieurs dans la salle, se lançaient le micro pour savoir pourquoi le gouvernement français voulait imposer tant de contrôle. Je croyais rêver. Les Goldens Boys n'en avaient pas assez, ils demandaient pourquoi la réforme ne concernait que le poker et les courses de chevaux, ils accusaient la réglementation de chercher à les rendre moins compétitifs contre les casinos qui n'auraient pas la licence (et donc libres), ils voulaient que la France s'engage à imposer l'ouverture de l'UE aux casinos en ligne. Et les membres du gouvernement étaient là à se vautrer, à licher les opérateurs et à les rassurer. J'étais triste pour la France. J'ai l'impression que la France a vendu une part de sa souveraineté à ces Golden Boys, considérés comme des criminels il y a quelques mois. Et une femme s'est levée et s'est mise à accuser le gouvernement français, et l'image était parfaite, d'avoir répondu positivement à un SPAM. Elle a poursuivi en parlant de l'escroquerie pour le gouvernement de toute cette entreprise et que l'État avait échoué lamentablement à son devoir de protéger le citoyen. Au contraire, la réforme avait risqué ni plus ni moins que la vie de ceux-ci, qu'il avait vendu les plus vulnérables pour quelques millions de dollars.
Le mur qui s'est dressé devant cette pauvre femme fut d'une grave violence symbolique. On a laissé plusieurs personnes (des golden boys) intervenir avant elle, on lui demanda d'écourter son intervention, on tenta de lui couper la parole, on lui rappela qu'elle n'était pas dans une consultation publique, on répondit qu'il fallait être prêt à faire le pari, on parla de l'hypocrisie fondamentale de "l'interdiction de jouer", mais que c'est vrai, il fallait reconnaître que le libre-marché a parfois des effets pervers. Mais le pire, ça été le regard complice des politiciens avec l'opérateur de casino qui rappela, en toute noblesse, qu'en tant qu'entreprise, les casinos en ligne n'avaient pas intérêt à surexploiter les consommateurs (à entendre : consommateurs comme ressources !!!!) Sentiment de satisfaction général dans la salle. Ne manquait plus que la photo du ministre serrer la main de l'opérateur.
À vrai dire, c'est là que j'aurais dû me lever et les traiter de chacals... Mais j'aurais manqué une finale brillante. Car ces Golden Boys sont forts pour ridiculiser le politique ! Franchement, c'est le type d'intelligence qui me donne envie de basculer de leur côté et de militer pour le bris du monopole étatique. Un avocat (sûrement grassement payé par ces opérateurs, mais ce n'est qu'un préjugé) se lève pour demander : "Et pourquoi on ne peut parier que sur le sport ou les jeux, et pourquoi pas dans d'autres disciplines, la politique par exemple." Moi, et mon nouvel homme politique en moi, nous sommes tombés sur le cul... Et pour en tartiner plusieurs autres couches, les politiciens et notamment le député des Yvelines s'en sont amusés... Il a même dit qu'il était de taille Jockey... Il ne pouvait pas mieux dire : un nabot qui veut franchir la ligne d'arrivée plus rapidement que ses adversaires... L'efficacité symbolique est totale ! Le politique ne sert plus à rien, alors jouons-nous-en ! De toute façon, le politique n'est devenu qu'un jeu, qu'une mise en scène. L'État n'a plus de pouvoirs, on laisse les spéculations mener le monde. Le libéralisme a triomphé. Et je vous parie que bientôt, les élections françaises ressembleront à une sorte de loterie.
Cortès a pillé le Mexique et a été accueilli en dieu par les Mexicains et par les Espagnols. C'est un fier conquistador qui a très bien compris les règles du jeu. Les autres hommes en or d'aujourd'hui ont aussi très bien joué le leur. Bon, plusieurs citoyens, des milliers voir plus, vont se faire saigner à blanc par des particuliers qui redonneront à la France à peine de quoi payer pour les services sociaux pour traiter les dégâts collatéraux tout en leur volant des clients éventuels dans ses propres casinos d'État. Mais saigner à blanc, quand ce n'est plus dans le marché noir, c'est plus joli. Et la réduction en esclavage, quand c'est sur une base volontaire, bien c'est encore de la liberté (de marché)... Alors, tout est indiqué pour répandre dans toute la France cette bonne nouvelle ! La France a libéré ses Enfants d'une misère, d'un statut de moindre Être. Au nom de la liberté, rien ne vous arrête.
En fait, c'est extraordinaire ce néo-colonialisme, car tout le monde dans la salle était satisfait... (Peut-être pas la femme, mais passons). Les politiciens étaient fiers de dire que (contrairement à l'Amérique) eux ne manqueraient pas le bateau... Alors, cette image du conquistador et de sa flotte qui part coloniser est ici frappante... On voit la France qui se cherche encore en grande puissance coloniale, qui part conquérir le Nouveau-Monde : Internet. Elle est fière d'être chef de file, car elle veut gagner la course... Mais elle n'a pas reconnu que ces conquistadors tout d'or vêtus, qui amènent certes avec eux, pour leur voyage, quelques denrées (de plus en plus rares), mais qui en ont bien besoin, ne font que la piller. Mais elle s'en fout, elle croit qu'elle a encore atteint les Indes...
À cette France glorieuse, ses colonies compatissantes...
2009-05-02
la Génie casanier et l'homme politique
Il dit que la guerre civile, elle ne cessera jamais. Il me parle de politique. Je ne me rappelle plus ce qu'il me dit. En fait, je ne suis même pas sûr qu'il me parle de politique. Ou qu'il me parle. Je ne sais pas si j'entends, si j'ai les yeux qui entendent bien... L'oreille interne, c'est quoi en fait ? Est-ce moins exotique que les yeux ? Il m'a dit qu'il avait quelque chose d'important à me dire. Je pense que c'est une stratégie de manipulation pour rester dans ma tête. Mais je sais pas, je pense qu'on ne doit pas systématiquement résister à toutes formes de manipulation...
Le prof de magie a dit aujourd'hui qu'accepter d'être manipulé en acceptant de lever notre conscience réflexive, c'était d'être touché par la grâce et donc de sortir de l'épais brouillard narcissique... On dirait que le prof veut monter une secte... ha ha ! (rire de nervosité... c'est peut-être finalement lui qui est entré dans ma tête) Peut-être que la psychanalyse est une secte... Mais je n'adhère pas tout à fait à la lecture. Je vais rester les deux pieds dans ma vanité (le défaut, ou le lavabo, c'est selon) en osant me penser si précieux, que quelqu'un qui se risque à me manipuler ne vise qu'à augmenter ma et mes valeurs...
Où elle est, cette ligne qui marque l'altération ? Quand est-ce que la marionnette doit-elle se révolter de ses liens ? Pourquoi la présence du politique s'accompagne de la guerre civile ?
Bah, ce que je sais, c'est que j'ai enfin hâte d'aller dormir... Je sens mes yeux magiques, ce regard intérieur, déjà bien ouverts... Et les vôtres ?
2009-04-30
laid photes
2009-04-28
l'anomie
C'est Julie H. qui m'a invité là... Hey oui, elle a décidé de prendre un peu de temps pour aller voir ça même si elle doit remettre son mémoire qu'elle doit remettre dans 15 jours qui n'est pas commencé à rédiger, qu'elle ne pourra terminer à temps parce que la bibliothèque de musique, qui a été fermée toute l'année pour des raisons diverses (rénos, grèves, vacances, absentéisme, etc.) a finalement perdu la partition qui est l'objet du mémoire de Julie H. Vive la France...Ha oui, et il lui reste aussi 8 examens pour son option médiation et une quinzaine de concerts à donner... Finalement, maudit que je me pogne le cul moi en France... Mais bon, elle est sorti pour un soir, le sourire aux lèvres...
Le spectacle était un spécial "everything to kill Jérome" et "tout pour rendre jalouse Dorothée". Premièrement, on a pas pu avoir des billets pour la première partie (vous avez bien lu), partie qui se déroulait dans une autre salle... Ouff... Mais tant mieux, car finalement, ils ont fait entrer ceux qui avaient des billets pour uniquement la deuxième partie avant ceux qui étaient dans l'autre salle (ce qui est absurde, car on a payé nos billets deux fois moins chers), si bien qu'on a eu les meilleures places et eux... les miettes... enfin, pour ceux qui ont eu des places. Vive la France !
Pierre Henry a joué "l'intégrale des Musiques concrètes (répertoire et inédits de 1950 à 2008)" qu'il a créé pour Maurice Béjart, un danseur moderne qui se voulait belge (malgré sa nationalité française). Musique concrète, pour les non-initiés comme je l'étais, c'est une manière savante de dire du "bruit"... (Vous pourrez dire entre vos dents "Cette surabondance de musique concrète m'indispose !" et vous ferez un malheur dans un salon...) En fait, c'est tout l'ancêtre du scratching et du mixing... c'est cool... Et bon, l'artiste l'a fait comme dans le bon vieux temps, mais encore plus technologic... avec 36 hauts-parleurs sur scène et un peu partout dans la salle... Il changeait de pièces à chaque soir, nous, on a eu droit à Variance I, Duo et Messe pour le temps présent (dans laquelle il y a une section de Psyché rock ! Hou hou !)... Et c'est étrange, car il n'y a que ça sur scène (j'aurais voulu que mon chum voit ça, juste pour le voir), Pierre, qui se déplace difficilement du haut de ces 65 ans, est assis du même sens que nous. C'est comme si on vénérait ces hauts-parleurs, ce bruit, la technologie... Très dada... Mais en même temps, ils ferment les lumières... mais pas tout le temps...
C'est bizarre cette musique, ça vous amène dans des sections insoupçonnées de votre cerveau... Le bruit, parce que la première pièce n'est que ça, sans cohérence, ça fait spinner le petit hamster. Il y a nécessité de trouver un sens à tout ça et très tôt, ça enivre. Je pensais à des trucs bizarres... Mais bon, mes rêves sont bizarres ces temps-ci. Rien pour aider quoi. Il y avait encore une question de guerre civile... Mais c'est normal, c'est une musique hantée... On finit par halluciner des ombres et se sentir en danger, comme s'il y avait des Hongrois (parce qu'il y avait des bruits d'hommes qui parlaient une langue étrange et malheureusement pas Mélissa pour tenter d'établir un dialogue) qui tentaient de pénétrer dans une intimité pour la détruire. Mais j'ai, je pense, compris pourquoi on cherchait à assassiner Claude Lévi-Strauss... Enfin, je me comprends...
Mais quand arrive Messe pour le temps présent, le son de carillon m'a vraiment fait prendre un orgasme auditif. J'ai senti mes jambes ramollir (on m'a retrouvé dans l'escalier... calciné... one... two... one two très fort)... Sentiment surréel : je croyais au futur. J'ai vraiment eu une éruption d'enthousiasme.
C'est cool cette anomie... Contrairement au "no future" du mouvement punk, les artistes comme Pierre Henry comprennent que s'ils foutent en l'air la règle, pour pouvoir exprimer en toute liberté leur créativité, c'est seulement pour jeter les bases d'une nouvelle structure dans laquelle il serait bien. Il y a la quête du dôme, la quête d'appartenance. Quand on prête l'oreille attentive, on comprend ce que c'est, le génie des marginaux. Je ne comprends pas leur univers de technique, mais ce que je sais, c'est que cette musique me ressemble ou enfin, je m'y suis gravement reconnu. Puis je riais doucement, sachant mon chum à l'autre extrémité, dans son Baroque perché qui tient en son bec un fromage... C'est ça, l'amour qui nous permet de nous composer, elle est dans ce rapport dialectique... (là, je ne peux plus écrire "dialectique" sans penser à Patrick qui traie une vache imaginaire et du mauvais côté)
Pierre Henry nous a joué gratuitement sa pièce préférée (enfin, je crois) le Voile d'Orphée, inspirante... Et il nous a fait en rappel une autre pièce dont j'ai oublié le nom, mais qui m'a fait tombé de très, mais très haut... J'ai reconnu les bruits... C'était ceux du jeu Sonic sur le Sega Genesis. Je suis sûr qu'il s'agit de ces sons, j'ai suffisamment joué à ce jeu et jouer à tout faire jouer ces sons dans les options... Déception... J'ai vécu un sentiment (rare chez moi) d'être complètement terre-à-terre, de refuser de décoller, et de trouver toutes ces rêveries un peu ridicules et improductives...
Et c'est dommage, car ça m'a cassé le mood pour la troisième partie (hey oui, Vive la France !), il y avait le Ballet de l'Opéra national du (delta du) Rhin qui improvisaient sur l'oeuvre de Pierre Henry "Variations pour une porte et un soupir"... Le titre est génial et franchement inspirant. Extraordinaires références aux portes que l'on ouvre et que l'on ferme au quotidien et dans le cycle de vie... Et les soupirs... Poétique... mais la magie ne s'est pas opérée... J'ai juste chialé dans ma tête contre l'amateurisme des danseurs (sauf la #5), l'anomie qui régnait sans fierté, la vulgarité d'un des danseurs en bobettes (quoiqu'il y a des vulgarités agréables...), l'impossibilité de créer des tableaux et de "composer" en équipe. Bref, improvisation ratée. Ils n'étaient selon moi pas assez bons pour se lancer sans cordes, sans chorégraphie. Ils se sont heurtés la face dans la porte.
L'anomie, c'est génial pour la créativité, mais la créativité pour la créativité, ça produit souvent qqc dépourvu de structure... un amas de chair sans squelette, une purée de "quelque chose" peu inspirant...
Avec tout ça, je prends du retard pour mon travail... Soupir... Et porte qui se ferme.
2009-04-24
le Café Étienne-Marcel
Leur repère est davantage à la Gare Saint-Lazare, voire dans tout le 8e vue qu'il comprend aussi les Champs-Élysée... et l'Ambassade canadienne ! Il y a de l'espoir pour le Parisien...
2009-04-23
les yeux magiques
Moi, quand j'étais jeune, je me frottais les yeux (je le fais toujours d'ailleurs) et dès lors, je voyais (et je les vois toujours d'ailleurs) à la hauteur de mes tempes, des yeux de couleur magnifique. Je disais (à qui, vous ne le saurez jamais) que c'était ma deuxième paire d'yeux... celle (et je me trouvais d'une logique implacable) qui voyait dans le noir de ma tête les films qui y étaient projetés. C'était mes yeux magiques. Et je ne les ai jamais remis en question... J'ai toujours eu un peu de difficulté à dissocier mes rêves de la réalité... Je dormais sans doute trop. À l'inverse de mon chum (et c'est pour ça qu'on se complète si bien), j'ai toujours eu trop d'images dans ma tête. J'assiste constamment, comme halluciné, à des spectacles grandioses de mon imaginaire. C'est un party de superposition de sens. Ma vie est dès lors un peu surréelle, car disposer d'une paire d'yeux supplémentaires, c'est comme avoir constamment des doubles foyers (imaginez si je portais en plus des lunettes à double foyer !)
Mes rêves ces jours-ci me font plutôt peur... Ça fait deux jours que mes yeux magiques se ferment d'effroi... En plus, j'ai peur que ça fasse comme ma guerre civile, qui s'est poursuivit de nuits en nuits, jusqu'à ce que j'en refuse de dormir. Là, mon rêve est moins "violent", mais mes yeux magiques vivent un stress digne des grands thrillers américains (genre ceux avec John Cusack "Identity", "Chambre 1408", ou "dans la peau de John Malkovich" même si c'est pas un thriller...). Je sais que je suis dans ma tête et je regarde, et c'est un jeu de mot douteux, par un oeil magique qui me laisse découvrir une petite chambre. Il s'agit d'une cellule, à l'image de celle dans laquelle je m'étends jours et nuits. Et je suis là dans cette chambre, à savoir que je me fais observer par moi-même. Il y a un jeu d'échelles inquiétant, comme les maquettes de la tueuse en série de la dernière série de CSI... Dehors, je sais que c'est la guerre civile, mais elle n'est heureusement là qu'en spectre... Je sais que je suis en sécurité et je ne suis pas inquiet de savoir que je m'observe. Ça me rassure. Or, et c'est là où débute la confusion, "je" (miniature) ne sais pas quel "je" au juste m'a enfermé là : lui-même, celui qui l'observe (comme si j'étais un scientifique fou qui fais une expérience), un autre je absent... Mais bon, j'ai décidé de lui faire confiance et d'être là, dans cet espace clos, noir (je me vois éclairé en tons de verts, comme une image de guerre, comme une caméra qui voit dans le noir), déformé par la vue de l'oeil magique... Il y a des graffitix sur les murs (fait comme une sorte de chair durcie) que je ne peux pas lire, mais toucher avec mes doigts... Je suis là dans le noir à me faire confiance, à me savoir protégé de la guerre dehors...
Mais mon enfer a commencé quand je me suis entendu offrir l'hospitalité, dans ma même cellule, à un étranger, fuyant lui aussi la guerre. Il y a un étranger dans ma tête. Mais qu'on se comprenne... Il est dans ma cellule, mais je ne suis pas avec lui. Nous occupons le même espace (en l'occurrence, ma tête), mais nous n'entrons jamais en contact, ni visuel, ni physique, ni rien. Il est seulement là, dans ma tête, à ne pas parler, à attendre comme moi le retour de la paix, dans un froid silencieux, dans une absence inquiétante. Il n'est pas là physiquement, mais nous partageons l'espace. Comme le locataire qui restait dans ma chambre 110 en 2007-2008 (et qui m'a laissé une enveloppe de condom déchirée dans une craque de ma base de lit). Sauf que cette fois nous partageons aussi le même temps, mais dissocié... Il est là, mais ailleurs, comme seul un étranger peut l'être. Je suis inquiet.
Je ne peux pas le voir et je doute qu'il peut m'observer. J'ai demandé à mon "je" qui l'a laissé entrer de me le décrire, mais à part me dire que c'est un homme dans la quarantaine, pas moche ni amoché, terrorisé de ce qu'il a vu à l'extérieur, froid et frigorifié, absent. J'engueule un peu ma tête folle... On réalise ensemble qu'il est là, dans ma tête, et que même s'il n'a pas de mobilier, sinon un matelas, une table de chevet (avec une Bible dedans !) et un poignard (!), il peut me faire le plus grand mal.
Là, ma tête folle ne sait pas comment il est entré là et ne sait donc pas comment le faire sortir... (C'est sans issus.) Et moi je suis là, inquiet. Puis-je lui faire confiance ? Pourquoi est-il là ? Que me veut-il ? Comme il s'agit d'un étranger, je ne peux pas entrer en contact avec lui. J'essaie de lui écrire des graffitix ("qui es-tu ?" "d'où viens-tu ?" "qu'attends-tu ?"), mais je l'imagine - et le jeu d'échelle me donne le vertige car je me regarde en train de penser regarder quelqu'un dans ma petite tête - assis, le regard absent...
Il y a un vide dans ma tête...
Moi qui a la phobie du vide, je capote. Je me pète des cartoons les plus sanglants les uns que les autres, en m'imaginant le même homme, toujours différents, se réveiller de sa stupeur avec un regard de murène, et me torturer l'âme, la chair de mes murs, désormais siens. D'autres fois, il cherche à se tailler une sortie à même mon crâne... Le tout prend des allures morbides du film "Saw". Le scénario se termine à chaque fois que mes yeux magiques, épouvantés, se ferment. Dès lors, je reviens dans ma cellule, et me revois, sur mon lit. Un peu fou, comme un homme qu'on aurait placé dans une petite pièce sans ouverture et sans possibilité de mesurer le temps... Finalement, ca ressemble BEAUCOUP au scénario du film chambre 1408, mais avec moins d'effets spéciaux...
Ça fait deux jours que je revis ce rêve, encore et encore...
Ce matin, je me suis surpris à me réveiller crispé comme si on avait essayé de me plonger dans l'huile chaude et affolé par un bruit de l'étranger que je sentais s'approcher et se rapprocher de moi. C'était la maid. Je suis en train de devenir fou.
Il est 2h40 du mat, je suis tombé endormi deux fois sur mon ordi aujourd'hui (je n'ai heureusement pas rêver à ça)... Je ne veux pas aller dormir.
Cette maudite guerre civile se déclenche à chacune de mes fins de sessions qui m'inquiètent. Je ne fais pas de l'angoisse de performance, je fais des performances angoissantes. Et dans ces occasions, je voudrais crever ces yeux magiques, comme dans la tragédie OEdipe-roi... En ce moment, je voudrais tant être dans les rêves de mon chum, et écouter cette douce musique qu'il pianote parfois sur mon bras, et qu'il souffle à mon oreille, celle même qui rappelle que l'on peut coexister amoureusement avec un étranger à soi, même dans notre tête, même à l'étranger. Mais je suis pris dans cette ville qui ne me ressemble pas, seul avec moi-même et avec le défi de rédiger sur un sujet qui n'est pas le mien, dans ma chambre réduite, et avec ou sans ces yeux magiques, virés contre moi, je dois lire des trucs sur la psychanalyse, le parricide et l'enterrement de vivants, sous l'éclairage d'une lampe hall(ucin)ogène. Je peux bien devenir fou.
2009-04-15
Le coconut
2009-04-14
Les pépins
2009-04-09
les ujs
À Budapest, tout est "uj". C'est écrit partout... Comme on ne comprend rien du hongrois (langue qui ressemble à un mélange de mandarin avec un accent allemand...), et que, honte à nous, nous n'avions pas de dictionnaire franco-hongrois (Mélissa n'avait même pas amené son petit lexique...), nous avons déduit, par une logique implacable que uj signifiait "citron"... Nous l'avons compris à force de goûter à tout et n'importe quoi de "uj" qui goûtait invariablement le citron...
À l'aéroport, la sécurité est uj. On la traverse sans ne croiser ne serait-ce qu'un garde. Mais nous y avons rencontré, et à notre grande surprise, Rémy et sa copine (un gars qui dirige comme moi et Mélissa un numéro de CM) qui faisaient (comme nous ?) un week-end en amoureux. Je tiens à souligner ici que Rémy portait en fier Français un manteau d'hiver et un foulard de laine : il a fait autour de 24 tout le séjour... Mais bon... Revenons aux ujs... Nous avons été surpris de constater que les guichets automatiques étaient aussi ujs... Il y en avait pour retirer des forints et d'autres en euros... Mais tellement ujs qu'ils refusaient nos cartes de débit canadiennes... comme nos cartes de débits étaient sans NIP, nous ne pouvions retirer de l'argent avec elles non plus... Là, la Hongrie nous est parue plutôt surette... Nous étions là, pauvres et bêtes, analphabètes et muets, plein de sous virtuels. La tension montait. Mais bon, il nous restait quelques euros (40) et on se plaisait à croire que quelques hôtels et restaurants daigneraient accepter nos Visa et Mastercard canadiennes... Non, mais on comprends mieux le sens des sloggans de ces compagnies confrontés au uj radical... Nous avons acheté quatre billets de train et sommes partis nous trouver un hôtel.
Mélissa m'a fait essayer pour la vraie première fois de ma vie une auberge jeunesse... Très peu cher (25$ par personne par jour !), très bien située, il faut cependant se rappeler que... ça fait toujours mal la première fois... Je me suis tellement assommé sur le plafond trop bas ! (Bon, juste une fois, mais quelle fois !) Nos lits étaient dans une "chambre" "décorée" avec une "ambiance" "indienne", mais avec une petite odeur de citron, parce qu'on est en Hongrie. C'était une sorte de dortoir que l'on partageait avec de purs étrangers en provenance des quatre coins du globe... Il fallait donc chuchoter, marcher le moins possible, fermer rapidement notre lampe, barrer nos valises, éviter de japper en dormant. La salle de bain était aussi commune, nous obligeant à prendre notre douche dans un espèce de pseudo intimité... La préposée (Heidi) ressemblait étrangement à ma soeur Johanne... J'ai vu dans la cuisine, une musulmane jouer aux cartes avec une traînée qui riait trop fort et un roux. L'auberge n'acceptait pas la carte de crédit, mais on a trouvé plein de guichets prêts à nous donner des dizaines de milliers de forints. L'auberge n'avait pas de restrictions sur les heures de rentrées, car il y avait un gardien de nuit... et justement, ce gardien, un charmant américain du nom de Scott, nous a gentiment réveillé pour ne pas qu'on manque notre avion le lundi matin... Ça peut être sympa voyager en pauvrasses ! Je suis somme toute satisfait de l'expérience...
Nous n'avons pas pris les déjeuners d'un euro cinquante... Nous avons préféré les charmes locaux de l'épicerie... Où on a essayé plein de choses... toutes goûtaient un petit quelque chose de différent, un goût de citron... Du fromage l'ours qui rit, du salami hongrois mou, du turu rudi (une barre de fromage acide enrobée de chocolat, les Hongrois capotent là-dessus), du jus de cerise pas sûr, du kéfir, des croissants lourds, des biscuits au caramel qui goûtaient le citron, etc. Les pique-nique urbains nous ont permis de découvrir certaines moeurs locales, comme le flattage de banc...
D'autres ujs... L'eau minérale peut être plate (et accompagné de citrons) ce que j'ai adoré ! La limonade est faite avec du tonic water... et on met du paprika dans tout le reste... Mais la bouffe était extraordinaire ! Nous avons mangé des soupes... des soupes... et d'autres soupes... Mais tous meilleures (et plus étranges) les unes aux autres. Il y en a une en particulier que Mélissa et moi prévoyons faire aux enfants (NoDoCath)... J'avais rarement été aussi surpris par une soupe ! (quoique la soupe tonki ne cessera jamais de nous surprendre... d'ailleurs, on est allé mangé ça en revenant à Paris...)
La ville comme telle manque cependant peut-être un peu de citron : il y a des tags partout, mais partout, il faut constamment emprunter des tunnels pour traverser n'importe quelle intersection, les voitures sont bruyantes, les édifices sont pour plusieurs peu entretenus... Mais on s'en fout, l'ambiance qui y règne est magique. Notre voyage s'est transformée en une sorte de flânerie onirique, où l'art de la pause est devenu le coeur de nos quêtes. Nous nous déplacions non pas pour atteindre un but, mais seulement pour mieux mériter une pause. Et quand on la méritait, c'était la joie. On fêtait avec des limonades caféinées et des cafés citronés... On vivait au rythme de la ville : lentement, détaché, simplement, comme un citronnier.
Budapest, c'est la nouvelle capitale du flâneur... le nouveau Paris, là où il fait encore bon désespérer... Budapest, c'est une ville où l'histoire et l'ethnologie se rencontrent pacifiquement, où le pain et l'eau sont bons et abondants. Budapest, c'est une ville jeune, où l'on quête peu et donne beaucoup à voir, à manger, à entendre. Budapest, c'est une ville reconstruite et qui se reconstruit sans cesse, comme une incarnation de la postmodernité elle-même, qui jongle et fait toutes sorte d'acrobaties. Budapest, c'est une ville remplie de poésie inapparente, comme portée par une langue qui ignore tout des autres, comme si elle réinventait le quotidien lui-même en lui saupoudrant simplement dessus un peu de paprika et un zeste de citron.
2009-04-02
les limites
En fait, avec la période de questions, j'ai compris que je ne le connaissais peut-être pas suffisament bien. En ce sens, ce fut très bien que je fasse une heure de transport pour le constater. (quoique j'aurais pu me rendre jusqu'à Strasbourg, où il donne ses cours pour aller l'écouter) Je sais pas, il a commencé à discrédité les pratiques à faible risque... En disant que c'était finalement que des jeux sans incidence... J'étais comme : ishh... Bravo de tomber dans le piège de "fuck la banalité"... On fait vraiment une science qui fétichise le fait saillant. "Pour une anthropologie des limites" ouais... tu parles... Il y a encore une conception bourdieusienne des limites inférieures comme "moindre Etre"... J'étais bien insulté... Les extrêmes, c'est pas un pôle absolu, c'est relatif à l'individu. Pourtant, je savais qu'il pensait ça... c'est marqué noir sur blanc dans son livre... Mais le constater en personne, ça confirme que tous les auteurs ont leur "limites"...
Le comble, une femme lui parle de la difficulté de la contemporanéité et la menace d'uniformisation qui oblige à tricher de nouvelles limites... Bien il se met à faire une tirade sur l'homogénéisation de la culture... Je croyais qu'il allait me chanter "Monopoliiiiiiis.... Il n'y aura plus d'étrangeeeeeeers... On sera tous des étrangeeeeers..." Pis là j'étais pas content... J'étais comme : Woua... problème de sens dude... T'es un des auteurs qui décrit sans doute le mieux la ritualisation de l'intime, de l'individualité, pis tu comprends pas que c'est rendu ça le tissu social ! Voyons, l'individualisation nie pas le tissu social ! Au contraire ! La nouvelle génération doit apprendre à être des individus, précaires il est vrai, mais des individus à part entière, qui vivent libres de choisir leur idéologie, libre de choisir... C'est l'apothéose du capitalisme... Met à distance ce système capitalisant (je sais pas si ca se dit, mais c'est cute), et parles-moi pas de la menace (une autre putain de menace identitaire !!!!) d'homogénéisation dans un système qui justement fétichise la diversité... des individus... Parle-moi de l'aporie de l'impossibilité de s'exclure définitivement de ce système et surtout, surtout, du problème majeur de ce système : comment aider les individus qui éprouvent des difficultés permanentes ou passagères à intégrer ce système... comment la ritualisation est finalement complice de cette intégration... et comment la notion de sacrifice pas juste de soi, mais des autres, va devenir de plus en plus importante (et alarmante) dans notre société...
J'étais décu...
Mais je l'aime bien comme auteur... C'est le fun l'exploration des limites...