2008-12-18

le soutien

Le soutien est constamment multidimensionnel... Les réseaux sont un tissus de relations complexes, qui se soutiennent les unes aux autres pour former un noeud (non pas coulant mais) qui nous rend toujours plus solide. Et dans cette perspective, la solitude semble une aberration. Car soutenus, nous ne nous sentons jamais seuls.  

Au métro ce matin, il y avait une pauvre femme qui criait "arrêtez-le ! arrêtez-le quelqu'un !" Le problème, c'est que personne n'a réalisé d'une part qu'il s'agissait bel et bien d'un appel au secours... Un vrai, comme au cinéma... J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un pick pocket pris en flagrant délit. Les passants (je m'inclus dans la catégorie) restaient bêtes, ne sachant pas si c'était vrai et qui il fallait arrêter ; le voleur a eu l'intelligence de ne pas courir, donc dans la foule, nous étions confondus. Je crois que j'ai compris qui était le coupable (il avait l'air nerveux et surveillait le comportement des autres, mais pas de la même façon, il était prêt à prendre la poudre d'escampette au moindre mouvement brusque), mais je ne sais pas, je n'ai pas soutenu la pauvre dame. J'étais là, à poursuivre mon chemin, à me cacher derrière mon iPod (l'air de dire : "je n'ai rien entendu") qui me chantait "Your pants fall to the ground, they're filled with guilty rocks... guilty rocks". Je suis resté bête et lâche, comme la foule... Je ne suis pas un héros... Le soutien ne s'offre pas gratuitement en ville... Le prix à payer ne vaut parfois pas la (fière) chandelle.   

Je prenais le métro, car je m'en allais soutenir une étudiante de mon labo qui soutenait sa thèse de doctorat. Brillante thèse qui lui a valu les félicitations du jury à l'unanimité (plus haute distinction). Là, il y avait plusieurs de ses collègues, amis et membres de sa famille qui étaient également venus la soutenir... C'est en effet un épreuve (quoique celle-ci était plutôt fastoche... quand les membres n'ont pas de réelles critiques à formuler...), épreuve qui nécessite un soutien... C'est quand même le poids de quatre années de travail que l'on doit tenir à l'arrachée, comme ça, pendant près de 4 heures, sans trembler... Et je dirai, qu'après aussi longtemps assis (je mens, il y a eu une pause... étrange n'est-ce pas ?), on a de la difficulté à nous soutenir nous-mêmes... 

Le verdict du jury est vraiment un moment solennel : il faut rester debout... On se sent comme à la cour ! Le destin d'un individu est joué... L'étudiante a eu la mention très honorable avec les félicitations du jury à l'unanimité... Le soutien ne tient plus, tout le monde se relâche... Là, on boit (hey oui !) du champagne (comme Discobitch) et bouffe des macarons fait maison sur le bras de la nouvelle Ph.D. 

Parenthèse
En fait, c'est un peu con comme pratique, et je me demande, si ça ne passe pas, si le doctorant repars avec ses bouteilles... Moi je débloque tellement un gros budget quand ça sera mon tour (bon, à celui-ci, il y avait 6 ou 7 bouteilles de champagne... deux verres et j'étais bien chaud), traiteur frais-chier et bouteilles de whatever... Au pire, je demanderai un soutien financier...
Fin de la parenthèse

Durant le cocktail, mon directeur français (il était sur le jury) m'a proposé de compléter mon post "Ti-Claude" avec lui... Si vous n'avez rien à faire et voulez me soutenir (ne serait-ce que pour lire la suite), ramassez-moi le plus de documentations possibles au sujet de la fête de Claude Lévi-Strauss (colloques, émissions spéciales, articles de journaux, événements, spectacles au Centre Bell, etc.)... 

Durant ce même cocktail, mon directeur québécois s'est fait apostropher par un illuminé promoteur d'une radio en ligne... radio en ligne chrétienne... chrétienne et libérale... qui a aussi une maison d'édition... d'extrême-droite... J'ai tellement étouffé un fou rire pendant que Célia quittait le navire lâchement avec grâce et humour. L'homme - dont je tairai par respect le pourquoi de sa présence - lui demandait son soutien intellectuel. Toute la gestuelle de Laurier, de nature assez bruyante, criait à l'inconfort. Van Troi Tran et moi, qui attendions notre tour de parole, hésitions à lui donner, appréciant la scène des plus cocasses. Nous attendions, le sourire aux lèvres... Lorsqu'il nous décrocha un regard, et vit notre (enfin, mon, je ne sais pas si Van Troi Tran avait autant de plaisir que moi) grand sourire, Laurier comprit que nous le soutenions et qu'il avait par conséquent une porte de sortie. Cela a eu pour effet de le détendre, et il s'amusa même de la situation. Il se mit à poser des questions complètement ridicules sur une potentielle programmation mensuelle sur le patrimoine immatériel... 

Je ne sais plus comment la situation délicate s'est terminée (l'homme s'est dirigé du côté de Dominique Poulot je crois), mais bref, j'ai piqué le droit de parole de Van Troi Tran. Désolé, mais le doc, sous Laurier, c'est la loi de la jungle et il n'y a aucun soutien qui tienne...

Après une suite de soutiens professionnels, je suis retourné, affamé, à la MEC. Là m'attendait Julie P. On a discuté et en sachant que j'allais parlé, sur mon blog, de soutien, elle m'a demandé si j'allais parlé de soutiens-gorges. Je ne sais pas... Peut-être, je ne sais pas... Qu'est-ce que je peux dire sur ça ? (Si je fais rimer soutien-gorge avec rouge-gorge, est-ce que ça compte ou c'est considéré comme de la triche ?) 

5 commentaires:

Anonyme a dit...

Le groupe Gillett, en collaboration avec Molson, présente à guichet fermé au centre Bell...

Claude-Lévi Strauss et son incroyable groupe de break-dance!!!

(Alain Morrisot et Sweet People assure la première partie!)

jocelyn a dit...

Merci de ton soutien Mathieu

Anonyme a dit...

Y'a rien là! Je peux te pogner des billets si tu veux! Il parait qu'il fait un numéro ON ICE!

jocelyn a dit...

Claude Levi-Strauss, the musical, on ice ? Je veux tellement voir ça... Surtout qu'il risque d'avoir une coupe de danseurs strictement vêtus d'étuis péniens ! Hou Hou ! C'est qui qui fait Ti-Claude ? Elvis Stoïko ? J'ai hâte de voir la scène où Roger Caillois l'accueille à l'Académie française... Mais tu vois, le break-danse, je ne sais pas où ils vont le mettre... C'est pour illustrer sa théorie structuraliste et toutes les contorsions que ça prend pour fiter dans une catégorie ? wow !
Mais peux-tu bien me dire quel épais a invité Alain en première partie ?

Anonyme a dit...

C'était soit Alain et sa gang ou Dragonforce!