2009-04-02

les limites

Le Centre des sciences, à Paris, c'est loin en ... C'est à l'autre extrêmité de la ville. Mais il fallait que j'y aille... Il y avait une conférence de Da.vid Le Bre.ton sur les conduites à risque. Bon, j'avais lu le livre, donc je connaissais les punchs, mais c'est toujours impressionnant de voir un condensé du livre et de constater que tu le comprends très bien...
En fait, avec la période de questions, j'ai compris que je ne le connaissais peut-être pas suffisament bien. En ce sens, ce fut très bien que je fasse une heure de transport pour le constater. (quoique j'aurais pu me rendre jusqu'à Strasbourg, où il donne ses cours pour aller l'écouter) Je sais pas, il a commencé à discrédité les pratiques à faible risque... En disant que c'était finalement que des jeux sans incidence... J'étais comme : ishh... Bravo de tomber dans le piège de "fuck la banalité"... On fait vraiment une science qui fétichise le fait saillant. "Pour une anthropologie des limites" ouais... tu parles... Il y a encore une conception bourdieusienne des limites inférieures comme "moindre Etre"... J'étais bien insulté... Les extrêmes, c'est pas un pôle absolu, c'est relatif à l'individu. Pourtant, je savais qu'il pensait ça... c'est marqué noir sur blanc dans son livre... Mais le constater en personne, ça confirme que tous les auteurs ont leur "limites"...
Le comble, une femme lui parle de la difficulté de la contemporanéité et la menace d'uniformisation qui oblige à tricher de nouvelles limites... Bien il se met à faire une tirade sur l'homogénéisation de la culture... Je croyais qu'il allait me chanter "Monopoliiiiiiis.... Il n'y aura plus d'étrangeeeeeeers... On sera tous des étrangeeeeers..." Pis là j'étais pas content... J'étais comme : Woua... problème de sens dude... T'es un des auteurs qui décrit sans doute le mieux la ritualisation de l'intime, de l'individualité, pis tu comprends pas que c'est rendu ça le tissu social ! Voyons, l'individualisation nie pas le tissu social ! Au contraire ! La nouvelle génération doit apprendre à être des individus, précaires il est vrai, mais des individus à part entière, qui vivent libres de choisir leur idéologie, libre de choisir... C'est l'apothéose du capitalisme... Met à distance ce système capitalisant (je sais pas si ca se dit, mais c'est cute), et parles-moi pas de la menace (une autre putain de menace identitaire !!!!) d'homogénéisation dans un système qui justement fétichise la diversité... des individus... Parle-moi de l'aporie de l'impossibilité de s'exclure définitivement de ce système et surtout, surtout, du problème majeur de ce système : comment aider les individus qui éprouvent des difficultés permanentes ou passagères à intégrer ce système... comment la ritualisation est finalement complice de cette intégration... et comment la notion de sacrifice pas juste de soi, mais des autres, va devenir de plus en plus importante (et alarmante) dans notre société...
J'étais décu...
Mais je l'aime bien comme auteur... C'est le fun l'exploration des limites...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Et qu'en est-il de Budapest?...

Mandoline a dit...

Moi c'est toi que j'ai hâte d'écrire...tu pourrais publier ton blog..."les chroniques de..." !!! J'suis certaine que ça pognerait!