Je suis en faiblesse ; j'ai un bon rhume d'homme, et en tant au'homme, j'en profite pour me plaindre comme il se doit. Je redeviens un petit garçon, je pleurniche, je renifle, je veux pas prendre de pilules, je veux pas aller à l'école, je mange du nougat et des cakes aux fruits et je reste à chochoter dans mon lit... Bon, mon chum refuse de me plaindre (protestation!), mais je peux compter sur toute la douceur de Noémi, qui m'a jusqu'à mijoté un p'tit plat Réconfort.
Je trouve aussi réconfort dans la télé que j'avais, il faut dire, un peu négligé...
J'écoute intensivement la série Mad Men (qui a aussi le sens de Mad pour Madison et pour "Ad")qu'Alexandre m'a prêté quand je suis allé à Berlin... Je vous le recommande... Ca revoit historiquement la construction de l'American Dream en nous situant dans une agence de pub en 1960... Le propos est grandiose et cette perspective historique éclaire tellement bien nos préoccupations actuelles (et même des préoccupations en anthropologie, en psychologie, en économie, etc.). L'histoire tourne autour de Don Draper, étoile montante de la pub, sa famille, sa secrétaire, ses amantes, les jeunes loups qui veulent prendre sa place... Et le plus étrange, c'est qu'aucun de ces personnages ne sont attachants. En revanche, ils sont très denses... Ils possèdent tous leur jardin-secret, ils veillent tous sur un jardin secret... (je sais, c'est le nouveau mot d'ordre des séries américaines, mais celui-ci va un peu plus loin...)
En fait, la série va dans le contresens de toutes les dramatiques que j'ai vu à ce jour... C'est fou... Et c'est super rude... Le synopsis n'a rien de linéaire... En fait, tout est tourné comme si on se foutait de l'intrigue et du spectateur (donc, vise un public de spectateurs émancipés qui cherchent dans l'oeuvre ce qu'ils veulent bien trouver.) Ca part dans toutes les directions, ils exploitent des thématiques qui ne se finissent pas, ils ouvrent des portes sur des univers qu'ils n'explorent jamais (genre, tiens, une secretaire qui pleure dans un coin de corridor), ils ne donnent pas tous les indices au spectateur pour comprendre ce qui se passe... C'est là qu'on réalise, finalement, que l'intrigue ne sert qu'à rendre prisonnier les personnages et les spectateurs... Et pourtant, je suis bien accroc à cette espace de mises en portrait d'une réalité...
C'est clair que c'est inspiré du style littéraire de John Irving (que j'adore), il y a même un des personnages qui écrit une nouvelle avec un ours qui parle... Mais c'est un peu moins tordu que John Irving... (Quand même...) C'est plus... reality bites... C'est comme "Personne n'aime vraiment leur vie et leur tentative pour l'améliorer est impossible ou vaine" Devant l'indifférence du monde, il reste la pub, qui comble un certain vide existentiel en créant des besoins. Il y a une aporie accablante. Ca atteint un niveau de cynisme rarement égalé. Et n'en déplaise à Patrick, le cynisme, ca évite une sclérose idéologique !
Alors je suis accroc à cette série, et je me mouche... C'est ma vie...
Carnet de voyage #3
Il y a 15 ans
3 commentaires:
C'est drôle Jocelyn, pourquoi en lisant ce post ai-je eu une impression de déjà-vu?
haha!
Mélissa
Non seulement je compathie mais je te plains aussi. J'ai un rhume d'homme également. Je me mouche, je tousse, j'éternue et j'écoute Brothers ans sisters en boucle. Moi mon gros problème c'est qu'il ne me reste que deux épisodes.
Je suis vraiment à plaindre. Alors plaingnons nous
Bisous
xxx
Aaaah, au moins quelqu'un qui sait ce que c'est, la chochoïte aigüe. Je compatis, et te plains, comme ton amie Garde, car moi aussi je suis passée au travers d'un méchant rhume carabiné ultra glamour mâle alpha (on se comprends).
En tout cas, tu m'as donné une grande envie de me mettre à Mad Men.
Tiens-toi en forme et prends soin de toi, et gare à la chochotisation, c'est dur de s'en débarrasser !
Dodo
XXX
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