Wow, en cherchant des cintres, j’ai franchi la porte d’un haut lieu du kitsch : le bazar ! Bon, je ne sais pas s’il y a des nuances entre bazar et foutoir, mais demeure qu’on y trouve à peu près de tout (sauf des cintres), comme un Dollorama, mais en beaucoup plus cher. (Mais à Paris, tout est cher !) Et tout n’est pas fait en Chine ! Je me suis trouvé un paillasson (comme si j’en avais besoin !) où c’est marqué : « Rien que du bonheur ! » (kitsch à souhait), un miroir où on peut lire (ici, il y a plein d’objets usuels avec des phrases punchs… Il ne manque que les jingle… C’est un peu dans le courant « Humeur Design », mais en tellement plus fashion.) « Trop beau pour être vrai » et un sac d’épicerie « J’en connais un rayon » (c’est pas de la prétention, c’est de l’autopromotion).
Alors après dîner, je suis reparti à la conquête de fichus cintres. Pour me faciliter la tâche, je me suis rendu à Châtelet - Les Halles en me disant, bien candidement, que s’il y avait des magasins, je pourrai sans doute trouver des cintres. ;) Non seulement je n’ai pas trouvé un seul cintre à vendre, mais je n’ai pas non plus trouvé la sortie. Je suis resté captif des centres commerciaux pendant une heure, à ne pas comprendre que la terrasse extérieure étaient en fait creusée dans le sol de Paris. Alors je cherchais désespérément la sortie à l’étage -3…. En sortant, ce fut encore plus pénible. Pas l’ombre d’un cintre, même à place Vendôme. L’endroit est pourtant réputée pour le shopping. Découragé, je me suis effoiré de désolation dans le Jardin des Tuileries, entre la première vue que j’ai eu de la tour Eiffel, et la pyramide de verre du Louvre…
En revenant vers Châtelet – Les Halles Maudites, je suis tombé sur un hypermarché ! :) Quelle chance ! J’y ai trouvé des barres granola Lu (et dire que je croyais, à cause de son prix, que c’était une marque de prestige…), des papiers mouchoirs, du pain de mie tranché, et des cintres ! Hou hou ! Bon, ils sont verts (dans le sens couleur et non dans le sens "nature friendly"), mais je vais apprendre à les aimer comme ils sont.
Mais la question qui me trottait en tête était la suivante : pourquoi n’y a-t-il pas de cintres au centre de Paris ? Quatre hypothèses me viennent en tête. La première : les Parisiens se procurent leurs cintres en périphérie. L’hypothèse est fort peu probable ou du moins assez loufoque… Je m’imagine ces riches sortant des zones 1 et 2 se déguiser en pauvres, avec des bas blancs, des mocassins, des bandeaux et des jupes à pli, pour aller faire le plein de cintres… Pire encore, des revendeurs de cintres qui viennent, dans les coins sombres, alimenter les Parisiens purs et durs pour ne pas qu’ils aillent à se soumettre à la banlieue…
Deuxième hypothèse : les cintres sont un produit rare transmis de générations en générations. On se lègue des cintres si beaux, si solides et si précieux qu’on ne voit pas l’utilité d’en acheter de nouveaux. On préfère jeter le linge que jeter ces cintres patrimoniaux.
Troisième hypothèse : les Parisiens n’utilisent pas de cintres. Ils laissent leurs vêtements « en moton » dans le fond du garde robe, ou les plient soigneusement (ou non) pour les mettre dans des kilomètres de commodes. Mais à voir la beauté des vêtements d’ici, je me dis que cette hypothèse cache une sous-hypothèse encore plus plausible : les parisiens ne s’achètent pas de vêtements. En fait, oui, ils vont les chercher le matin au magasin, se promènent avec toute la journée, dorment avec et le lendemain, ils vont les reporter pour en choisir des nouveaux. En fait, il n’y a que les touristes américains, gras et mal-vêtus (dans mon genre quoi) qui se les achètent, car confrontés à cette masse critique de cartes de mode, ils se complexent et achètent les fringues hors de prix (et certainement usagés), qui ne lui font sûrement pas (parce qu’un Parisien gras, c’est aussi rare que les cintres, d’ailleurs les cintres sont sûrement faits pour eux). La technique est donc une méthode très économique (et c’est ce qui explique comment c’est possible de survivre financièrement au coût de la vie) de faire rouler l’économie française… Pas fou !
La quatrième, c’est qu’il y a en plein centre de Paris la Mecque des cintres, une cintrerie, où tout le monde va. Ca serait logique qu’un tel monopole cintrique existe dans la capitale du chiffon… Mais, j'ai un faible pour ma troisième hypothèse...
Bien sûr, il y a l’option que je n’ai pas chercher aux bons endroits. Mais mon blog n’est pas censé faire l’inventaire de mes faux-pas. Sinon, comment je pourrais prendre plaisir à l’écrire ? Enfin, passons.
Demain, je pars à la recherche de mon université, mais c’est sûr, j’aurais plus besoin d’amis.
7 commentaires:
Hein du pain de mie et des barres grano !! Vive l'effort d'intégration alimentaire..(alors que tu pourrais croquer dans une baguette fraîche ou te goinfrer de chouquettes et autres cochonneries ; non,vraiment, là, je suis déçue).
Merci de me faire rire autant avec tes chroniques parisiennes... tous ces lieux me sont tellement familiers et accessibles, que çà me paraît d'autant plus cocasse.
Bonne chance pour la suite et longue vie au blog !
Do
haha je ne comprenais pas ton histoire avant de voir la photo!! En Acadie, on dit des "supports"!
oups, c'est moi j'ai pas signé
voyons, Patrick... tu le savais sans doute avec Acadie
Dorothée, le quotidien, si tu le jazzes trop, il te fait la gueule. Alors, je préfère y aller molo. Et anyway, pour avoir taker un look dans le panier de mes hôtes, je crois que Granola et pain de mie, c'est près de ce que les Français mangent au quotidien (je ne dis pas que c'est ce qu'ils préfèrent) Non, mais pour s'intégrer au Canada, il faut pas nécessairement aller dans un All you can it et bouffer à tous les matins quatre oeufs jambon, saucisse, bacon, creton... Et t'inquiètes, je ne fais pas l'inventaire de tout ce que je peux m'envoyer derriere la cravate...
Ahahhaha! On dirait moi il y a trois ans débarquant à Québec! j'aurai du faire un blog aussi! T'es à Paris mon pti et à Parisss, ou tu te cultures ou tu vas dans des boutiques de luxe mais acheter le b.a-ba ca n'existe pas! Il faut t'expatrier en banlieue... Je compatis car sans voiture, tu vas habiter dans le rer...
Allez un pti effort et tu seras le roi de la débrouille!
ps: en province, c'est bien moins compliqué...
Aurélie, je t'ai reconnu ! Saviez-vous que l'EHESS risque fort bien de déménager en banlieue ? Parait-il que c'est la crise...
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