2008-10-24

la Cigale

La Cigale est une salle de spectacle à côté du métro Pigalle, un coin charmant qui fait rougir un peu, rempli d'hommes galants qui invitent à la danse... (En fait, c'est le coin "peep show" avec plein de néons rouges, des pénis en plastique, des sex shops, des clubs de danseuses, des shows de filles avec des plumes dans le...) C'est là où se trouve le fameux Moulin Rouge (ne vous déplacez pas jusqu'au 18e pour cette salle... C'est laid et minuscule, une de mes seules déceptions de Paris.)

La Cigale est une salle pour la relève musicale, où ne jouent que des groupes trop cools. Ils affichent souvent complet avant même qu'on aille le temps de cligner des yeux. Noémi a réussi à avoir deux billets dans la "guest list", car elle connaissait deux personnes dans l'équipe technique. Le premier ploguait et déploguait des trucs. Il plutôt moche et froid et prenait un malin plaisir à s'exhiber la crack devant un public indifférent. (Ici, la crack ne semble indisposer personne.) Le second, celui qui nous a eu les billets, s'occupait du son et devait le mettre toujours plus fort plus fort malgré lui et nous. (À Paris, le son est toujours trop fort). Lui ne s'est pas exhibé la crack... Dans son cas, c'est dommage. 

Noémi m'en a fait profité du deuxième billet, même si je lui avais dit que le PPB, je trouvais que c'était du réchauffé d'Alanis Morrisset en tellement moins bon. Je me sens atrocement coupable d'avoir volé la place à un vrai fan. Mais j'ai adoré ma soirée. Nous avions des places exceptionnelles au balcon, sur des strapontins (yeah ! J'ai plogué le terme !) non-rembourrés aussi confortables que les tabourets du Pho 14. Dans la salle, il y avait Daniel Lavoie. Quel bel homme !

En première partie, il y a avait un bon band dont j'oublie le nom. Le chanteur avait la même voix que Sinclair (enfin, tous les chanteurs rocks français qui ne sont pas Johnny Halliday ont sensiblement cette même voix). Du talent, mais aucun sex appeal... Ce qui n'est pas très bon quand on veut devenir Rock Star... Il avait plus l'air de puer (quand même moins que les cowboys fringants... la honte !) que de puer le sexe...

Quant au Pascal Picard Band, wow. Plein d'énergie. La fille est belle, un magnifique style et a une voix intéressante pour sa musique. Ils font des reprises extraordinaires, comme "These boots are made for walking"... Tu sais qu'un band a du talent quand ils réussissent à bien faire sonner "Let me see that thong..." J'ai trouvé leurs compos soit super hots ou correctes. Disons que c'est la relève, ils manquent un peu de maturité... Surtout quand Pascale Picard ouvre la bouche pour s'adresser au public... Mon Dieu, la honte... Mais leur show est vraiment bon. J'étais un public difficile et j'ai hâte que mon chum m'amène mon CD que je n'avais pas amené. (Pour le CD, mais pour le voir aussi. Et avec Garde sans Jérôme Rousseau qui se meurt de 8 maladies aux noms compliqués.)  

Mais le public parisien... Qu'est-ce que c'est que ça ? Je vous invite à aller voir la petite vidéo que j'ai prise pour vous, mon public. La capture a été faite vers la fin du spectacle, dans les moments où "ça rockait" le plus et que le public était "déchaîné". Je répète, le public était déchaîné. (une journaliste me le confirme, le public était déchaîné.) Parce que, tout le long, on aurait pu se tromper et croire qu'il attendait l'autobus... 


Cela conforte mon idée selon laquelle "celui qui reçoit", en France, est toujours en position de passivité, de soumission. Le corps est contrôlé, soigneusement placé, maintenu. Les dissidents rendent les voisins mal à l'aise. On pouvait identifier les Canadiens à leur attitude, leur ouverture à l'interactivité. En France, ça ne colle pas. Tu donnes ou tu reçois. L'entre-lieu est un espace de confusion.

J'illustrerai cette interprétation avec une des gaffes de Pascale Picard. Elle finit une chanson et annonce la suivante. Elle dit aux Français que c'est une chanson très triste et leur demande de rester silencieux, car elle refuse qu'ils aillent du fun sur une chanson aussi triste. (no comment) Dès l'instant qu'elle a fait la commande : silence de mort dans la salle. J'étais stupéfait. Le Français paraissant si insoumis est finalement doux comme un agneau lorsqu'il consent à la passivité. C'est peut-être pour ça qu'il gueule et qu'il fait une guerre de moues : il doit réussir à maximiser son temps de domination... 

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Soumis, respectueux, la frontière semble plus poreuse que je ne pensais.
Sans rentrer dans les détails, je trouve ton point de vue critique sur le public français...très français !!!
Par expérience, c'est pas toujours comme çà. J'ai même des blessures de guerre ;)
Do.

Anonyme a dit...

Je sais pas si cette foule représente la réalité des shows en France, mais ta vidéo est vraiment pissante!!! À la fin, il y a juste un gars qui bouge quelque peu sa tête!

Si j'avais été là, je pense que j'aurai passé mon temps à regarder cette foule immobile au lieu du spectacle! Bref, très drôle!
Mathieu S.

Yo et/ou Sab a dit...

Dis-moi pas qu'on va être des êtres extravagants et "oh! tellement sur le party" quand on va faire des sorties mondaines ensemble à Parisssss !!!
Sinon, ben j'ai juste une petite rectification à faire : il n'y a pas juste les doctorants qui ont le privilège d'être vraiment saouls le mardi soir. Les filles avec "pu de job qui s'envolent pour Paris bientôt" et que ça emmerde la paperasse aussi !!!
Sabri XXX
P.S : Moins d'un mois et je te vois !!! Youppi !!!