Le concept de queue (à lire : file d'attente) n'est pas universel. Du moins, à la Cité universitaire, c'est plus près de l'anarchie. J'ai détesté mon expérience d'entrée à la préfecture ce matin. Il y avait quelque chose de bestial, d'asocial, comme si le monde ne pourrait jamais s'entendre. L'impatience me semble dorénavant un sentiment universalisable. Et franchement, j'ai commencé à le devenir. Je suis déçu de notre humanité.
Mais je peux quand même dire "deuxième étape réussie" : j'ai mon récépissé de carte de séjour. Plusieurs agréables heures d'attente à la préfecture (j'ai discuté avec une autre canadienne), et mon tour n'a pris que quelques minutes seulement. D'autres n'ont pas eu cette chance. Un homme au guichet à côté de moi a quitté la salle, froissé que la préposée ait fouillé dans ses papiers. En fait, elle voulait l'aider parce qu'il ne comprenait rien à ses requêtes. Je crois qu'il va devenir un clandestin par dépit, par manque non pas de recon, mais de connaissances (du français).
Le système administratif français fonctionne très bien. Il est seulement cruellement inflexible. Mais quand on décide de s'y soumettre, c'est un système génial où le citoyen apprend à se responsabiliser.
Il me reste à passer un test pour la tuberculose, et c'est dans la poche. Mais c'est fou, j'ai jamais eu peur de ma vie de la tuberculose, et là, je me dis que cette maladie réussirait non seulement à ronger ma vie, mais toute ma carrière professionnelle. Et comme pour ajouter au suspense, je suis bourré de sécrétions. Je crois que ce sont les acariens... Mais ce n'est pas pour ça que le titre de mon message s'appelle comme ça.
En fait, c'est à cause d'un Tunisien ici très drôle qui était fier de nous dire, sérieusement, qu'il savait qu'il y avait des francophones hors Québec, dont les franco-ontariens (comme Julie) et les Acariens.
Cette nuit, nous avons été boire quelques bouteilles sur la "plouze" (encore un copyright du Tunisien), entourés par une bonne dizaine de chauves-souris. Ça commence à être un peu navrant la Cité... Il y a un couvre-feu pour chaque activité. On dirait que l'administration a peur qu'on se transforme en campus américain. Je commence sérieusement à me sentir sous surveillance. On se fait déposséder de notre espace au nom du collectif, mais d'aucunes façons nous pouvons essayer de nous l'approprier. Je sens ma rébellion adolescente se réveiller en moi...
Mais bon, c'est peut-être davantage mes beuveries successives qui me rappellent mes jeunes années.
1 commentaire:
Je suis fier de mon acarienneté ;)
No
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