J'ai réussi à trouver la sortie dans Châtelet-Les Halles, la bonne en plus. C'est la joie. J'ai trouvé l'endroit facilement : le Centre Wallonie-Bruxelles. Oui, ce ne sont pas les Parisiens qui s'intéressent aux cousins, mais des Belges. Dans la salle, les Parisiens se comptaient sur le doigt d'une seule main. En fait, il y avait plus de Sénégalais que de Parisiens dans la salle. À Paris, la conservation de la langue française et la promotion de la francophonie, c'est pas leur truc. Mais il faut dire que le Québec n'a pas su vendre leur salle. Ils auraient pu faire monter quelques secondes une de nos bonnes vieilles chanteuses qui crient (Julie Masse tiens !) et promettre au public de cracher quatre ou cinq bonnes expressions grasses. Mais non, ils ont fait monté toute une délégation de parfaits inconnus, et Ian England-Girard (je voulais vous mettre une photo, mais je suis tombé sur un site un peu freak qui en cumulait peut-être trop. Je me suis dit que j'allais le laisser tranquille.)
Donc cinq court métrage québécois : deux en français, deux en anglais (vive la promotion de la langue française...), et un en français mais avec un titre anglais, mais une chance que c'était sous-titré en anglais, parce que l'on ne comprenait pas grand chose, mais de toute façon, le personnage ne parlait pas beaucoup, en fait, il n'avait rien à dire. Vous voyez le genre ? J'ai eu le malheur d'être assis à côté de l'une des rares Parisiennes représentant très mal la ville. Dommage qu'elle eût été humaine, car j'aurais pu juré que c'était la chienne à Jacques. Toujours est-il que cette femme riait seule. Particulièrement avant la projection. Elle s'esclaffait comme si elle écoutait un CD de François Pérusse, mais sans CD... Et quand elle finissait de rire, elle me regardait. Puis repartait à rire. Je l'ai diagnostiqué bipolaire sans traitement. J'ai conservé mon sang froid. Je pense qu'elle avait le goût de me provoquer, par désir que "quelque chose" (ceux qui ont lu mon projet de thèse comprenne ici) se passe. Mais il ne s'est rien passé. Derrière-moi, une vieille belge portant des pantalons trop rouges avait tellement de sécrétions que j'ai cru que je n'allais jamais pouvoir me concentrer sur les films. Je fixais l'écran noir et j'entendais : snif - rires - snif - snif - rires - snif - rires - rires - snif - snif - snif - rires - snif. Ma voisine de gauche m'a lancé un regard mi-moqueur, mi-compréhensifs qui m'a permis de patienter jusqu'aux discours.
Le premier court métrage m'a déplu. Les Grands, un film sur la cours d'école et le bulling. J'avais l'impression de regarder une capsule du club des 100 watts, mais mal filmée, mal actée et mal écrite. Je permets aux conservateurs de couper ça...
Le deuxième film (le titre en anglais, le film en français) m'a déplu aussi. Ça portait sur la vie quotidienne d'un chômeur dans la Baie-des-Ha-Ha. C'était censé être troublant. J'ai trouvé ça lent, insipide, peu réfléchi, tentative échouée de style. Je vais vous compter le punch : le gars, il pleure en mangeant sa soupe à la fin de la journée. Les conservateurs peuvent couper ça aussi. Bien en fait, c'était moins mauvais que le premier.
Troisième, film anglais (qu'est-ce ça fait ici). The colony. Ça peint un portrait tellement pas flatteur des premières nations au Québec. C'est comme... Ishh. Mais il y a une critique tellement puissante. En même temps, au deuxième niveau, ils reprennent l'histoire des autochtones au Québec. C'est bien mené. Super structuré, cohérent. Belles scènes, horribles, mais profondes, comme les réflexions. J'adopte. L'autochtone a encore un rôle passif, mais le réalisateur veut clairement dénoncer cette attitude. Non, c'est très critique sale. Où tous ont des rôles laids. Mais les conservateurs auraient pas compris ça comme ça. Mais ce sont des conservateurs.
Quatrième film, réalisé par Ian England-Girard... Moi. C'est le titre du film. Ça commence, tu te dis : ha merde ! Pas un foutu film réflexif ! Je m'en criss de la question de virer la caméra de bord... Pis, il y a un élément qui commence à te faire poser des questions et tout d'un coup, tu adores le film. Je conserve le punch parce que ça mérite d'être vu. C'est une vieille technique, mais c'est très bien fait. C'est joué par Émile Mailhiot (le frère dans le monde de Charlotte) super convainquant, mais qui je dois dire, touche à sa limite d'acteur à la fin du film... Aussi par Bianca Gervais, qui joue sa soeur (comme elle jouait sa soeur dans le monde de Charlotte), qui ne fait selon moi aucun défaut d'interprétation. Chapeau à tout le travail. Mais j'aurais aimé le voir commencer la projection. Parce qu'il n'avait pas la même profondeur que The Colony, ce qui lui fait injustement de l'ombre.

Cinquième et dernier film, Zackary Samuel : illusionnist. Film super poétique, drôle, mais troublant, qui met en scène un homme qui s'habille avec des noeuds papillon et qui veut à tout prix disparaître (dans sa tête) pour mieux se rapprocher du cosmos. Ça m'a fait drôlement penser à quelqu'un que je connais. Il devient alors illusionniste. Je raconterai pas qu'une fille, Ia (le plus beau nom que je n'ai jamais entendu), lui courait après pis que l'illusionniste était nerveux, mais toujours il nourrira plus d'admiration pour le ciel étoilé... En fait, ça m'a troublé qu'un personnage sorti d'un poème quelque peu magrittien est une pâle copie de l'un de mes amis. J'étais là, la bouche ouverte, ne pas savoir quoi faire de ce que j'ai vu. Je vais conserver en tête très longtemps ce film.
En sortant, je me suis tapé une crêpe aux amandes. Le crêpier (c'est une profession ?) m'a dit que c'était le stand de Lucien Bouchard. C'était un conservateur lui avant, non ?
2 commentaires:
Bien heureuse de constater que tu tiens le fort anti-conservateur à l'étranger! Et merci Jocleyn, j'ai eu ce matin de la lecture pendant tout mon déjeuner... et au-delà ;)
Mo xx
oui absolument le frère de Gérard était bleu foncé dans le temps de Mulroney...
je ne vois pas où tu vois la ressemblance ;)
No (pour Noël)
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